« Au-delà de la pandémie, le Maroc s’est toujours employé à être un catalyseur du développement et un pourvoyeur de paix et de sécurité en Afrique », a affirmé, samedi, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Il a, en outre, relevé qu’ »à cette pandémie dont nous voyons – espérons-le – le bout, tous les Continents ont payé un lourd tribut », faisant observer que celui que l’Afrique a consenti est, assurément, le plus substantiel.
« Partira la pandémie, et restera son contrecoup sur les économies et le développement », a fait observer le ministre, estimant que la résistance et la résilience de l’Afrique – Gouvernements et populations, qui ont été contraints de lutter sur plusieurs fronts à la fois- doivent être saluées, en toute objectivité.
Aux fronts du développement socio-économique, de la stabilité politique et de la sécurité alimentaire, s’ajoute désormais celui de la sécurité sanitaire, a-t-il expliqué, assurant que « le Maroc a été et demeure dans le peloton de tête en Afrique – à relever ce défi ».
« Dans un développement majeur, SM le Roi Mohammed VI a lancé, en janvier 2022, une unité industrielle de fabrication de vaccins. Ce Projet contribuera à couvrir les besoins du Royaume, en même temps qu’il concourra à la souveraineté sanitaire des pays africains frères », a-t-il rappelé.
Pour M. Bourita, « si la pandémie a été un défi systémique sans précédent, elle a aussi été un révélateur unique des crédos à investir et des opportunités à saisir ». « Sur ce terrain, nous restons convaincus que le partenariat avec le Japon peut jouer un rôle qualitatif », a-t-il encore dit.
Il a aussi indiqué que comme dans tout effort, l’investissement est névralgique, faisant remarquer que les IDE japonais en Afrique sont, cependant, passés de 10 milliards de dollars en 2010 à 6,9 milliards de dollars à la veille de la pandémie.
« A l’heure du relèvement post-Covid, nous sommes pleins d’espoir que ces investissements renoueront avec la tendance haussière qui était la leur entre 2007 et 2010 », a poursuivi M. Bourita, soutenant qu’aujourd’hui avant demain, « l’Afrique a besoin d’investissements : les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé et des énergies renouvelables, sont cardinaux à la consolidation d’économies résilientes sur le Continent ».
Les partenariats public-privé –sur lesquels la TICAD a eu la clairvoyance de miser, sont une formule idoine pour réaliser des projets structurants et d’envergure, a soutenu le ministre, notant que « joindre les fonds du secteur privé aux garanties apportées par l’Etat est aussi une façon de démultiplier l’engagement des quelque 900 entreprises japonaises présentes en Afrique, et d’encourager d’autres à les rejoindre ».
A l’échelle de l’Afrique, la TICAD peut être un levier de développement de l’entreprenariat et la création de richesses, à travers notamment le renforcement des nouvelles technologies digitales, a-t-il enchaîné, ajoutant que la pandémie du Covid-19 a achevé de convaincre nombre de pays africains frères de la nécessité d’accélérer ce processus, qui implique une grande mobilisation d’équipements et de savoir.
La TICAD gagne à s’inscrire dans cette dynamique, a insisté le ministre, expliquant que ce créneau coïncide avec la ressource première du Japon: la technologie; autant qu’avec la ressource première de l’Afrique : sa jeunesse et son capital humain. « Nous nous félicitons que cela soit une priorité de la TICAD », a-t-il dit.
Il a, d’autre part, indiqué que « la consolidation de nos actions au sein de la TICAD pour soutenir les efforts en faveur de la jeunesse, constituera un vecteur certain de relance économique post-Covid sur le Continent, dans la perspective d’une croissance durable, inclusive et réductrice des inégalités ».
Le développement de l’entreprenariat des femmes, à l’ère du digital, constitue également une opportunité pour l’autonomisation des femmes africaines et le développement durable des générations actuelles et à venir, a-t-il tenu à préciser, relevant que l’entreprenariat demeure, de manière générale, la promesse la plus crédible d’un meilleur avenir.
« Par ailleurs, les défis liés à la pandémie de la COVID-19 nous ont rappelé l’importance de redoubler d’efforts pour renforcer nos systèmes de santé, d’accès aux soins et de protection sociale », a affirmé M. Bourita, ajoutant que la TICAD, qui a fait de l’amélioration de la couverture sanitaire universelle une de ses priorités, a un rôle important à jouer pour soutenir les efforts africains dans ce sens.
A ce chapitre, a-t-il poursuivi, « des expériences concluantes existent au niveau du Continent. Celle du Maroc en fait partie, et capitalise une expérience et des bonnes pratiques utiles », rappelant qu’en pleine crise, en avril 2021, le Maroc a lancé le chantier de généralisation de la protection sociale, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le ministre a également assuré que le Royaume « restera engagé aux côtés du Japon et de tous les partenaires pour la réalisation des objectifs conjoints de la TICAD », faisant savoir que « notre conviction est que cela est un travail de longue haleine, qui se construit dans la durée ».
« A ce titre, nous saluons les efforts entrepris pour la mise en place en 2021, pour la première fois, d’une plateforme de suivi de la mise en œuvre du Plan d’action de Yokohama, qui constitue une avancée importante pour une capitalisation empirique au sein de la TICAD », a-t-il souligné.
Il a ainsi précisé que le Maroc restera engagé, aux niveaux national et régional, dans les divers domaines d’intervention de la TICAD, et disposé à partager humblement son expérience avec ses frères africains, dans le cadre d’une approche davantage basée sur l’appropriation, le partage d’expériences et la coopération tripartite.
« En cela, le Maroc reste convaincu – comme il l’a toujours été – que l’Afrique doit être traitée en partenaire égal, et considérée pour ce qu’elle est : c’est-à-dire le réservoir de la jeunesse du monde et le réservoir de la croissance du monde. Autrement dit, l’avenir de l’économie mondiale », a conclu M. Bourita.
Initiée en 1993 par le gouvernement japonais, la TICAD, dont la 8-ème édition est prévue en août en Tunisie, est un forum international sur le thème du développement en Afrique.
La rédaction / Le7tv (avec MAP)