Lutte contre la criminalité, soutien social et sanitaire, gouvernance sécuritaire…, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dresse le bilan de l’année 2021.
La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a œuvré dans le domaine de la lutte contre la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, durant l’année 2021, à l’actualisation et l’adaptation de ses plans d’action avec l’état d’urgence sanitaire imposé par l’épidémie de la Covid-19, au renforcement du recours systématique à la police scientifique et technique dans les enquêtes criminelles et des équipes spécialisées dans la lutte contre la criminalité.
En chiffres, les services de la Sureté nationale ont traité, au cours de cette année, 1.153.741 affaires ayant abouti à l’arrestation et la présentation de 1.425.102 individus devant les différents parquets généraux, soit une augmentation d’environ 43% du nombre de personnes déférées devant la justice et de 36% du nombre de personnes recherchées et interpellées, en comparaison avec l’année précédente qui a été marquée par l’application des mesures de confinement sanitaire.
En ce qui concerne les indicateurs de criminalité violente, ils ont poursuivi leur baisse au cours des six dernières années et n’ont pas dépassé la barre de 4% de l’apparence générale du crime au cours de cette année, avec l’enregistrement et le traitement de 45.829 affaires de ce genre, ce qui a permis d’arrêter et de traduire 31.188 individus en justice, soit une augmentation d’environ 15% du nombre de personnes arrêtées.
Dans une analyse qualitative des statistiques de la criminalité violente, les services de Sûreté nationale ont traité 82.950 affaires liées à la possession et au trafic illégal de drogues et de psychotropes qui se sont traduites par l’interpellation de 103.589 individus qui ont été déférés devant la justice, dont 261 ressortissants étrangers. Le nombre de drogues saisies a connu une hausse record de la cocaïne, après que les services de Sureté nationale eurent mis la main sur 1 tonne et 433 kg, contre 132 kg saisis lors de l’année écoulée.
Concernant les autres drogues, 191 tonnes et 158 kg de chira ont été saisies, en recul de 12% en comparaison avec l’année précédente, alors que les quantités d’héroïne saisies ont atteint 3 kg, en baisse de 64%. Les opérations conjointes menées par les services de la Sûreté nationale et de la Direction générale de la surveillance du territoire se sont soldées par l’avortement du trafic et de la commercialisation de 1.437.362 comprimés psychotropes, dont 53.756 comprimés de type ecstasy, soit une évolution record de plus de 201% par rapport à 2020.
Lutte antiterroriste
En matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a déféré 38 personnes suspectées d’être impliquées dans des affaires de terrorisme et d’extrémisme au parquet général chargé des affaires de terrorisme. Les services de Sureté nationale ont également réussi à démanteler 150 réseaux criminels s’activant dans l’organisation de l’immigration clandestine et à interpeller 415 organisateurs et médiateurs et 12.231 candidats à l’immigration clandestine, outre la saisie de 752 documents de voyage falsifiés, 67 bateaux pneumatiques et 47 moteurs, ainsi que 65 véhicules suspectés d’être utilisés à des fins d’émigration illégale d’individus.
L’année 2021 a été également marquée par un recul de 5% des indicateurs de criminalité liée au chantage et à la fraude électronique, en comparaison avec l’année précédente, où 5.275 affaires ont été enregistrées et 3.533 contenus d’extorsion numérique interceptés. En revanche, le chantage sexuel sur Internet a enregistré une hausse de 12%, les services de Sureté nationale ayant traité 498 affaires, ce qui a permis l’arrestation de 270 personnes impliquées, tandis que le nombre de victimes a atteint 508 personnes, dont 95 ressortissants étrangers.
Dans un contexte similaire, les opérations réalisées en vue garantir la sécurité sanitaire de l’ensemble des citoyens ont permis la saisie de 409.717 masques contrefaits ou non conformes aux normes de sûreté sanitaire, l’arrestation de 288 personnes suspectes et de 28 autres en flagrant délit de possession et de commercialisation de 1.383 litres de produits stérilisants suspects ou nocifs pour la santé publique, outre l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur instruction des parquets compétents à l’encontre de 162 personnes pour fabrication ou publication de faux contenus liés à l’épidémie de la Covid-19.
Afin d’interdire toutes sortes de falsification et de manipulation de documents et de certificats médicaux, les services de la Sureté nationale ont traité cette année 203 affaires de ce genre, qui ont abouti à l’arrestation de 390 individus, dont 65 étrangers, et à la saisie de 542 certificats de test PCR falsifiés et de 33 faux pass vaccinaux, en plus de la saisie de 49.018 tests de diagnostic rapide du coronavirus obtenus des opérations de trafic.
S’agissant des activités de l’Institut des sciences forensiques relevant de la DGSN, l’année en cours a enregistré une augmentation remarquable des expertises réalisées, en raison de la demande croissante de diverses disciplines scientifiques et techniques de la part des différents tribunaux nationaux et agents de la police judiciaire chargés des enquêtes criminelles. Le Département d’expertise en faux documents a réalisé 699 expertises techniques de vérification des écritures manuscrites et des signatures, alors que le Laboratoire central d’analyse des effets numériques et ses cinq laboratoires régionaux ont traité un total de 4.770 affaires criminelles liées à l’utilisation des nouvelles technologies de communication, contre 3.225 en 2020.
Les experts de la police scientifique
Le service des expertises balistiques a réalisé, quant à lui, 183 expertises portant sur des armes et munitions, enregistrent, elles seules, une baisse de 21% par rapport à 2020. Le laboratoire national de la police scientifique et technique de Casablanca a, de son côté, traité 12.646 affaires, enregistrant une amélioration qualitative de 22% par rapport à l’année précédente. Ces affaires consistaient en des demandes d’analyse d’échantillons ADN pour 79% d’entre elles, alors que le service de chimie légale a traité 954 demandes d’expertise et le service de toxicologie et des stupéfiants 1470 demandes.
Concernant les mécanismes de coopération internationale en matière de sécurité, l’année 2021 a vu une reprise progressive des activités de coopération dans le domaine de la formation policière, ainsi qu’une hausse significative des indicateurs de coopération opérationnelle pour la lutte contre la criminalité transnationale, en raison de l’allégement des restrictions et des mesures préventives imposées par l’épidémie. A cet égard, le pôle de la coopération policière internationale a traité 5.042 dossiers, dont 3.998 demandes de coopération opérationnelle et 1.044 demandes d’appui technique, portant essentiellement sur la coopération en matière de lutte contre le trafic de drogues, l’émigration clandestine et des affaires de terrorisme et d’extrémisme violent.
Pour couronner cette coopération policière bilatérale et multidimensionnelle, les services de la Sûreté nationale ont participé, avec les services de la police française et espagnole, à la mise en œuvre de deux opérations de livraison surveillée de drogues, qui se sont soldées par l’arrestation de dix suspects de différentes nationalités et la saisie de 34 tonnes de chira. Les services de la sûreté marocaine ont appliqué 131 mandats internationaux et diffusé 88 mandats d’arrêt internationaux émis par les autorités judiciaires compétentes, ce qui a abouti à l’arrestation de 107 individus recherchés à l’échelle internationale, dont 53 citoyens marocains arrêtés à l’étranger en coordination avec les partenaires de sureté dans les pays étrangers.
Le bureau central national (bureau d’Interpol à Rabat) a émis 3242 avis de recherche au niveau national faisant suite aux notices rouges émanant d’Interpol et aux mandats d’arrêt émis par les autorités compétentes dans les autres pays.
Il a, également, donné suite à 6.252 demandes de renseignement présentées par les bureaux centraux nationaux d’autres pays du monde. De même, la division de communication arabe relevant de la Direction de la police judiciaire a diffusé 853 avis de recherche émanant des services de police des pays arabes et donné suite à 44 demandes de renseignement ayant trait à la coopération sécuritaire avec le secrétariat général du Conseil des ministres de l’intérieur arabe et avec les pays arabes membres.
Concernant la sécurité routière, l’année 2021 a connu une hausse remarquable au niveau des indicateurs et des chiffres, ceci étant le résultat logique et direct de la reprise du trafic normal de véhicules et des moyens de transport après l’allègement des mesures préventives instaurées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaires.
Ainsi, 78.130 accidents corporels de circulation, contre 58.785 en 2020, soit une hausse de plus de 33%. Cet indicateur s’est répercuté sur le bilan des blessés graves (3.856) et légers (101.167), soit une hausse de plus de 40%. Il en est de même pour les décès dans le périmètre urbain (839), soit +33% par rapport à 2020.
Contrôles routiers
La même tendance haussière est constatée au niveau du contrôle et de constatation des infractions routières. Ainsi, 1.807.044 véhicules ont été verbalisés, contre 1.467.738 en 2020, soit +23%, alors que les procès-verbaux d’amendes transactionnelles et forfaitaires (ATF) sont passés de 1.176.954 en 2020 à 1.504.318 en 2021.
Afin de réduire le nombre d’accidents sur la voie publique et soutenir les mesures de contrôle routier, les services de police de la circulation ont poursuivi le déploiement du chantier « Applications informatiques pour la numérisation de la gestion et du stockage des documents de contrôle routier ». Ce chantier a englobé cette année les villes de la Casablanca, Fès, Beni Mellal, Oujda, Settat, Agadir, Laâyoune, Meknès, Taza, Ouarzazate, Errachidia et Dakhla.
De même, l’implémentation progressive des mécanismes de règlement électronique des amendes transactionnelles et forfaitaires a commencé, en coordination avec l’Agence nationale de la sécurité routière, afin de satisfaire la demande croissante de ce service et ce, dans le cadre de l’adhésion de la DGSN à la stratégie nationale de promotion des moyens de paiement numérique.