L’Académie du Royaume du Maroc a organisé, mercredi, une conférence sous le thème “La culture méditerranéenne existe-t-elle ?”, animée par M. Bruno Péquignot, Professeur émérite des Universités en Sociologie.
Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du cycle de conférences préparatoires de la 47ème session de l’Académie du Royaume, consacrée à “La Méditerranée comme horizon de pensée”, le secrétaire perpétuel de l’Académie, M. Abdeljalil Lahjomri a qualifié de “passionnant et séduisant” le thème choisi pour cette conférence.
“Le caractère interrogatif du thème de la conférence sous-tend que la thématique de la prochaine session, prévue en mai prochain, présuppose l’existence d’une unité méditerranéenne”, a-t-il souligné, relevant que “la diversité méditerranéenne semble évidente”.
Il a rappelé que l’époque de l’empire romain fut la seule dans l’Histoire où toutes les régions du bassin méditerranéen furent soumises au même pouvoir politique et à la même ère de civilisation.
Prenant la parole, M. Péquignot a mis en avant le caractère unique de la Méditerranée, de par sa transcendance géographique, expliquant que “l’ère méditerranéenne va au delà des pays qui touchent à la Méditerranée” dont le Portugal et l’Irak, des Etats qui n’ont pas de côtes sur cette Mer mais qui sont “méditerranéens” par nombre d’aspects de leurs histoires et de leurs cultures respectives.
Sur les bords de la mer méditerranéenne vont venir affluer les populations de l’arrière-pays des trois Continents qui forment cette partie du globe, contribuant à en faire ce qu’elle est aujourd’hui, a indiqué le conférencier.
Il a aussi mis l’accent sur la dimension de la navigation qui constitue l’un des aspects les plus constants des rapports humains autour de cette mer, citant l’historien Fernand Braudel qui souligne que la mer est plus qu’un “réservoir nourricier” car elle est avant toute chose une “surface de transport, utile et parfaite” au service des économies méditerranéennes.
M. Péquignot a, par ailleurs, mis l’accent dans son intervention sur les ouvrages “Géopolitique de la Méditerranée” de Bouchra Rahmouni et Younes Slaoui et “Mare Nostrum” du politologue franco-libanais Joseph Maïla, concluant que la civilisation méditerranéenne, au fur et à mesure de son déploiement, “a consolidé les trajectoires de notre culture, fixant l’un après l’autre les repères majeurs de notre histoire et faisant de nous les dépositaires d’un héritage riche et varié inestimable”.