Le pape François a exprimé mercredi son immense chagrin, « sa honte », répétant plusieurs fois ce mot, après la publication d’un rapport accablant sur la pédocriminalité au sein de l’Eglise de France.
« Je désire exprimer aux victimes ma tristesse, ma douleur pour les traumatismes subis, et aussi ma honte, notre honte, ma honte pour une trop longue incapacité de l’Eglise de les mettre au centre de ses préoccupations », a-t-il dit au cours de l’audience générale.
« Je prie, et prions tous ensemble, à toi Seigneur la gloire, à nous la honte. C’est le moment de la honte », a insisté le pape argentin. Il a invité tous les responsables religieux « à poursuivre tous leurs efforts pour que de tels drames ne se reproduisent plus ». Evoquant « une épreuve dure mais salutaire », il a appelé « les catholiques français à assumer leurs responsabilités pour que l’Eglise soit une maison sûre pour tous ».
En effet, environs 216.000 d’enfants et d’adolescents en France ont été victimes de clercs et de religieux depuis 1950 révèle une commission indépendante, qui a enquêté sur l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Eglise catholique de France. Si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Eglise (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse…), le nombre grimpe à 330.000, a indiqué son président, Jean-Marc Sauvé, en dévoilant les conclusions de la Commission indépendante sur les abus dans l’Eglise (Ciase).
Dès mardi, le porte-parole du Vatican avait réagi à ces informations, évoquant l’ »immense chagrin » du pape. « Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption », avait déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape.