L’offre de formation professionnelle devrait faire l’objet d’un pilotage « quantitatif et qualitatif permanent » et rigoureux », a affirmé, mercredi à Casablanca, le Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
« En cohérence avec la logique de performance préconisée par le Nouveau modèle de développement, l’offre de formation professionnelle de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et de tous les établissements professionnels privés et publics doit, à notre avis, faire, l’objet d’un pilotage quantitatif et qualitatif permanent et rigoureux », a dit Alj à l’occasion du Conseil National de l’Entreprise (CNE) qui s’est tenu sur le thème du capital humain et de la formation professionnelle.
Au sujet de la formation professionnelle continue, le patron des patrons a rappelé que l’entreprise finance le système de formation professionnelle à travers la taxe de formation professionnelle (TFP), ajoutant que seules 1.300 entreprises bénéficient aujourd’hui de la formation continue avec un remboursement moyen, sur les 5 dernières années, de l’ordre de 70 millions de dirhams (MDH).
« Nous nous sommes convenus de revoir le cadre institutionnel et juridique encadrant la formation continue à travers la révision de la loi 60-17 relative à cette formation », a-t-il poursuivi, faisant remarquer qu’une commission ad hoc a été mise en place avec le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration et le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi que la CGEM.
Cette commission est arrivée à une vision concertée qui s’articule autour de l’externalisation de la structure de gestion de la formation continue de l’OFPPT afin de séparer son rôle de stratégie de pilotage du secteur et celui d’opérateur et la digitalisation et la simplifier du process via une plateforme informatique.
Il s’agit également de confier le recouvrement de la TFP à la direction générale des impôts (DGI) et à la Trésorerie générale du Royaume (TGR), à travers un compte d’affectation spécial dédié au ministère de l’Éducation nationale, opérer une réforme des groupements interprofessionnels d’aide au conseil (GIAC), donner la préférence à la formation groupée par rapport à la formation individuelle et de généraliser le tiers payant.
Afin de promouvoir l’investissement privé dans la recherche scientifique, qui souffre déjà d’un déficit de financement, Alj a estimé qu’il faudrait construire des ponts entre l’Université et le monde socio-économique, entre la recherche scientifique fondamentale et la R&D appliquée, ce dont l’entreprise a véritablement besoin.
L’enseignement supérieur est le terreau de la recherche scientifique dont le rôle névralgique s’est révélé avec la crise, en faveur de la production de solutions innovantes par les entreprises, a ajouté le président du Patronat. Le rapport sur le Nouveau modèle de développement a d’ailleurs consacré l’innovation comme le socle de ce modèle, a-t-il rappelé, déplorant que la recherche fondamentale ne permet pas aujourd’hui un alignement avec les besoins des entreprises.
Et de mettre en avant les partenariats de la Confédération dans ce sens qui a signé récemment deux conventions avec l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir et la Fondation MAScIR. « Nous avons établi des partenariats avec la Région de Casablanca et les 3 universités de la région, pour mettre en place de nouveaux véhicules sous la forme de Groupements d’intérêt public sur des thématiques prioritaires », a ajouté Alj.
La mise en place du Conseil national de la recherche scientifique, prévu par la loi-cadre, dont le décret a été promulgué la semaine dernière, va aussi permettre une meilleure régulation de la recherche scientifique en harmonie avec les besoins du secteur privé, a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, il a rappelé que l’adéquation formation-emploi constitue un axe majeur au niveau de la Feuille de route Royale concernant la formation professionnelle, notant que les prérequis fondamentaux sont, entre autres, une gouvernance rénovée des établissements de formation professionnelle et une pédagogie innovante via l’approche par compétences.
Le déploiement de la feuille de route Royale relative aux Cités des Métiers et Compétences (CMC) prévues dans les 12 régions, est un chantier dans lequel la CGEM doit s’impliquer fortement, à travers la définition des besoins en compétences et la conception des formations dont l’ingénierie de formation, a soutenu le président de la CGEM.
« Notre réussite collective serait que le Maroc dispose d’une jeunesse formée, qualifiée capable de répondre aux demandes de notre économie et des investisseurs nationaux et internationaux. Le temps est donc à l’action ! Notre pays vit actuellement un tournant historique avec la mise en œuvre du nouveau modèle de développement et nous devons saisir les opportunités que présente la relance post-Covid-19 », a-t-il conclu.
La rédaction /Le7tv