Avec son long-métrage « Haut et Fort », retenu dans la compétition officielle du Festival de Cannes, Nabil Ayouch signe « une première dans l’histoire du cinéma marocain », selon le Centre cinématographique marocain (CCM).
Le cinéma marocain a déjà participé à des sections parallèles du Festival de Cannes comme « La semaine de la critique », « Un certain regard » ou « La quinzaine des réalisateurs ». Mais « cette présence en compétition officielle 2021 témoigne de la notoriété internationale croissante du cinéma marocain et offre une chance de décrocher un prix dans la section officielle », souligne le CCM.
Produit par la société « Ali n’ Productions » en 2020, le film qui a bénéficié du fonds de soutien à la production des œuvres cinématographiques, raconte l’histoire d’un ancien rappeur engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop.
Le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun est un habitué du festival auquel il participe pour la quatrième fois. Prix du jury en 2010 pour « Un homme qui crie », il présente « Grigris » en 2013, puis en 2016, le documentaire « Hissein Habré, une tragédie tchadienne ».
Pour cette édition du festival, il participe avec « Lingui, les liens sacrés », qui raconte l’histoire d’une adolescente de quinze ans qui doit résoudre une grossesse non désirée dans un pays ou loi et religion s’opposent à l’avortement.
Aussi bien Nabil Ayouch que Mahamat-Saleh Haroun espèrent rafler la Palme d’Or du Festival de Cannes. Un trophée qui n’a plus jamais été remporté par un réalisateur africain depuis l’Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, qui s’était vu décerné en 1975 une palme d’or pour son film « Chronique des années de braise », une fresque consacrée aux cinq années qui ont précédé le déclenchement de la guerre d’Algérie.
Au total, 24 films sont en lice pour la Palme d’or du festival qui baissera ses rideaux le 17 juillet. Ils seront départagés par un jury présidé par le producteur, réalisateur et scénariste américain Spike Lee.
Par ailleurs, en marge de la course à la Palme d’or, deux autres films africains concourent à la Semaine Internationale de la critique. Il s’agit de « Une histoire d’amour et de désirs », de la jeune réalisatrice franco-tunisienne Leyla Bouzid et de « Feathers », le premier long-métrage d’Omar El Zohairy, ancien assistant-réalisateur de Yousri Nasrallah.
« Une histoire d’amour et de désirs », qui sera le film de clôture de la section, raconte l’histoire d’Ahmed, 18 ans, un français d’origine algérienne qui a grandi en banlieue parisienne et qui rencontre sur les bancs de la fac, Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée de Tunis.
Dans son film « Feathers », Omar El Zohairy imagine une famille engluée dans un quotidien qu’un tour de magie commis pendant un anniversaire va bouleverser.