« De la glace pure et un froid glacial ! » C’est ainsi qu’un diplomate Espagnol qui suit de près le dossier du pays voisin du Sud, voit la crise bilatérale entre l’Espagne et le Maroc !…
Loin d’émettre des signes de détente, les deux pays prennent, chaque jour, des mesures qui les éloignent de plus en plus de l’entente, c’est pourquoi au sein du ministère des Affaires Étrangères Espagnol, on craint que la situation actuelle de « blocus » ne s’installe dans la durée et qu’il n’y ait pas de rétablissement de la confiance, entre les deux pays, pour le court ou moyen terme !…
Voici deux mois que la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne est entré dans une étape critique inédite, juste après que le chef du polisario, Brahim Ghali, ait été admis « incognito » dans un hôpital de Logroño, mais cette crise a connu son apogée, il y a juste un mois avec « l’assaut migratoire » de milliers de jeunes marocains à Ceuta et le retrait qui a suivi, de l’Ambassadeur du Maroc à Madrid, Mme Karima Benyaich !…
Madrid avait réagi il y a deux semaines en annonçant qu’il envisageait la possibilité d’abolir à Ceuta et Melilla le régime spécial qui évite l’obligation de visa pour les citoyens marocains. En pratique, il s’agirait d’intégrer les deux villes autonomes dans l’espace Schengen, même si c’est une décision européenne et qu’il reste à voir que des pays comme la France acceptent que la frontière « dure » passe du port d’où partent les ferries aux postes frontaliers, bien que ce soit très difficile de convaincre l’UE !…
Le Maroc de son côté n’est pas resté sans réaction : Rabat a commencé par isoler l’Ambassadeur d’Espagne, Ricardo Díez-Hochleitner, en l’excluant de la dernière rencontre avec les représentants étrangers accrédités au Maroc ; Une première dans les relations bilatérales entre les deux pays !…
Après « le bannissement » de l’Ambassadeur Díez-Hochleitner, il y a eu la suspension de l’opération « Marhaba » (Paso del Estrecho) cet Été, ce qui a entraîné une perte économique sèche d’environ 500 millions d’euros pour les entreprises dédiées au transport maritime entre les deux rives !…
Aujourd’hui, des pays comme la France, qui aimeraient jouer les intermédiaires, regrettent cette escalade qui selon eux ne mène à rien et nulle part. Côté Espagnol, les experts en diplomatie, croient que ceux qui peuvent aider à la détente sont d’anciens Présidents de Gouvernements comme Felipe González et José Luis Rodríguez Zapatero, Un ministre des Affaires étrangères qui connaît bien le pays voisin comme Miguel Ángel Moratinos ou des diplomates experts du Maghreb comme Bernardino León ou José María Ridao !…
Mais tant que le Maroc ne donne pas son feu vert, ces médiations Espagnoles éventuelles restent bloquées sur leurs starting-blocks, de l’autre côté de la Méditerranée chez notre voisin du Nord !…
Abderrazzak Boussaïd/Le7tv