Après 25 ans d’exploitation, l’accord sur le « Gazoduc Maghreb-Europe » entre le Maroc et l’Algérie qui prend fin en 2021, ne sera certainement pas reconduit et ceci, pour des raisons économiques mais surtout politiques évidentes. Mais, maintenant que Madrid est entrée elle aussi, en ligne de mire, rien ne peut empêcher Rabat de faire « Echec et Mat » à ses deux protagonistes, en même temps !…
Pour l’Algérie, la question est fondamentale, pour ne pas dire vitale. En effet, l’approvisionnement de l’Espagne via le Gazoduc Maghreb-Europe est primordiale, surtout au moment où le pétrole algérien est sur le déclin et que l’économie moribonde de l’Algérie est maintenue en survie uniquement grâce aux exportations du gaz !…
Du coup, l’Algérie mise énormément sur ses exportations du gaz vers l’Espagne pour renflouer les caisses désespérément vides d’un pays au bord de la banqueroute et dépendant à 98% des hydrocarbures. L’Espagne quant à elle, mise sur les prix préférentiels accordés par son nouveau ami, l’Algérie !…
Entré en exploitation en 1996, le gazoduc Maghreb-Europe qui passe par le Maroc (520 km en territoire algérien et 540 km en territoire marocain, plus 45 km constituant le tronçon maritime, plus 270 km en Espagne) et dont la capacité a été portée à 13,5 milliards de mètres cubes normaux (nm3), permet le transit annuel de plus de 10 milliards de nm3, assurant d’importantes recettes gazières à l’Algérie qui en a plus que besoin !…
Mais voilà !…Le Maroc procédera très prochainement à la libération de ses propres richesses gazières découvertes récemment, et pourrait déclarer ainsi une « guerre économique » contre l’Algérie et l’Espagne en même temps. Une magistrale manœuvre politique que l’on peut facilement appeler en langage familier « Faire d’une pierre deux coups » !…
Le Royaume du Maroc dispose déjà de près de 700 milliards de pieds cubes de réserves dans ses sous-sols. Ainsi, la croissance productive du Maroc devrait se matérialiser avec le lancement de la première phase du gisement de Tendrara, qui prévoit de produire des volumes conséquents de gaz d’ici la mi-2022. Le gisement Offshore d’Anchois, découvert en 2009, devrait lui commencer à produire en 2024 et sera le plus grand développement gazier entrepris au Maroc !…
Le Maroc deviendra de fait, un pays producteur et exportateur de gaz naturel et dès lors, ce seront uniquement les règles de la concurrence économique et des intérêts nationaux, qui s’imposeront d’elles-mêmes. Toutes autres considérations, n’auront plus lieu d’être !…Alors, « Adios Amigos » !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv