La journée internationale du thé, célébrée le 21 mai de chaque année, constitue une occasion propice de souligner la grande importance et la place de cette boisson dans les traditions et coutumes marocaines.
La place de cette boisson magique, qui est présente dans la quasi-totalité des tables marocaines, dans toutes circonstances et occasions, traduit tout simplement l’hospitalité et la générosité dont font preuve les Marocains, toutes catégories sociales confondues.
Dans cette perspective, un rituel reste inhérent à la préparation et à la consommation du thé, dont nombre d’ouvrages ont décrit et évoqué les principes spécifiques à chaque catégorie sociale, suivant les habitudes qui vont jusqu’à la dépendance totale.
Dans ce contexte, l’enseignant universitaire et chercheur en études littéraires et culturelles, Ahmed Tayii, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que le rituel de préparation et de consommation du thé est une question de longue date pour les Marocains.
Le thé occupe en effet une place de choix dans la culture marocaine, a-t-il dit, notant que cette boisson appréciée par tous, a un rituel bien particulier, sur le plan national en général et au niveau des régions sud-est en particulier.
Sa consommation est restée intimement liée à la population locale depuis belle lurette. Comme le thé l’accompagnait dans ses moments de prospérité et de diversité, elle s’aventurait à aller le chercher et à l’acheter, aussi loin et aussi cher soit-il, pourvu qu’il soit de bonne qualité.
Parmi les importants rituels locaux des régions du sud et du sud-est est de s’asseoir autour d’un plateau de thé (siniya) dans le dessein d’aborder différents sujets, échanger les points de vue et discuter de tout et de rien, des préoccupations et des soucis de chacun.
Pour la préparation du thé, a-t-il expliqué, il est nécessaire de la présence d’un expert en la matière à qui l’on offre au préalable un ustensile pour se laver les mains et les sécher ensuite, conformément aux habitudes de la population du sud-est du royaume.
La fête ne sera au complet qu’avec la présence notamment du brasero, du charbon, du souffleur, de la théière, de la bonne qualité du thé et du sucre, autant d’éléments indispensables pour la préparation d’un bon thé qui convient aux rencontres familiales et aux convives.
Si le thé accompagne différentes saisons de l’année à travers l’utilisation de la menthe en été ou de l’absinthe en hiver, ainsi que d’autres plantes aromatiques, notamment le thym, la verveine et la menthe sauvage, lors de la phase de préparation, la distribution des verres de thé aux personnes présentes et aux convives a sa propre spécificité, qui se fait suivant les tranches d’âge ou la position sociale de chaque individu, avant de les retourner au plateau, une fois vidés, mais de manière organisée.
Tous ces rituels n’existent plus comme au bon vieux temps, avec le changement du mode de vie des gens et les contraintes de cette nouvelle époque, excepté dans certains ménages qui s’y attachent encore.
Historiquement parlant, le thé a fait son apparition au Maroc au début du 18ème siècle sous l’ère du Sultan Moulay Ismail, dans le cadre des cadeaux offerts aux Sultans du Royaume et aux grands hommes d’Etat, alors qu’entre les années trente et soixante du 19ème siècle, le thé a proliféré en milieu urbain mais qui n’est devenu à la portée de tout le monde qu’à partir des années quarante du 20ème siècle.
Les retrouvailles autour d’un thé sont avant tout une occasion de rencontre et de communication propre à tous les Marocains fidèles à sa consommation, de manière régulière, en particulier par les habitants des régions sahariennes et montagneuses qui pour faire preuve d’hospitalité tiennent à accueillir leurs visiteurs par un bon verre de thé préparé à la marocaine. En tout état de cause, le thé reste un bon compagnon de l’ensemble des Marocains dans leurs moments de joie, de détente et de plaisir.
Le7tv (avec MAP).