Un nouvel ouvrage intitulé “Plaidoyer pour les Arabes” de l’écrivain marocain Fouad Laroui vient de paraître aux éditions Mialet-Barrault Editeurs. Il s’agit d’un essai écrit “parce qu’il y a de quoi être excédé quand on est pris entre deux feux, tous les jours, depuis des décennies : d’un côté le racisme, l’ignorance et ceux qui confondent « Arabe » et « islamiste » ; de l’autre, certains Arabes, qui leur facilitent la tâche, par leur esprit borné ou leur fanatisme religieux”, peut-on lire dans l’avant-propos de cet opus de 304 pages.
Selon M. Laroui, “la partie n’est pas simple et les coups pleuvent des deux côtés, pour celui qui est pris, à son corps défendant, dans les feux croisés”. “Pourquoi maintenant ?” s’interroge l’auteur, également professeur universitaire à la Faculté des Sciences humaines à l’Université d’Amsterdam, qui répond illico que c’est “parce qu’il y a un mouvement, plutôt un frémissement, en Europe, en particulier en France et en Espagne, en faveur de la prise en compte des Arabes et de leur langue dans l’enseignement”.
Écrivain prolifique, M. Laroui relève qu’il est “inutile d’ajouter que ce genre d’initiatives est combattu avec vigueur par tous ceux pour qui « ces gens-là, monsieur », n’ont rien à voir avec nous, ils ne sont pas « de notre monde », littéralement”.
Il poursuit, plus loin, que son “Plaidoyer pour les Arabes” vise trois buts : “dénoncer le rejet et la détestation auxquels ils sont en butte quotidiennement, en montrant l’ignorance et la mauvaise foi qui les motivent ; esquisser la voie d’une renaissance des Arabes par le rejet de la bigoterie et l’ouverture aux sciences ; enfin, et c’est le plus important, plaider pour l’intégration des Arabes dans l’Histoire universelle – telle qu’on la raconte aujourd’hui en Occident”.
“Cette intégration, la simple honnêteté intellectuelle la demande, le bon sens l’exige”, ajoute M. Laroui, notant qu’”il n’y a que des bénéfices, pour tout le monde, à opérer une telle révolution culturelle”.
Natif de Oujda en 1958, M. Laroui a, après des études au Lycée Lyautey à Casablanca, poursuivi sa formation à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées en France pour obtenir un diplôme d’ingénieur. Après avoir exercé dans une usine de phosphates à Khouribga, il retourne en France et obtient un doctorat en sciences économiques. Il se rend ensuite au Royaume-Uni, où il passe quelques années à Cambridge et à York. Depuis 2006, il enseigne l’économétrie puis les sciences de l’environnement à l’Université d’Amsterdam.
En décembre 2019, SM le Roi Mohammed VI l’avait désigné membre de la Commission Spéciale pour le Modèle de Développement.
Le7tv (avec MAP).