Plusieurs manifestants, arrêtés vendredi lors des marches du Hirak à travers plusieurs wilayas en Algérie, seront présentés dimanche devant le procureur, a annoncé samedi le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).
A Oran, de nombreuses arrestations ont été opérées par les services de sécurité notamment à la Place du 1er novembre dans le centre-ville d’Oran où les policiers anti-émeutes ont tenté de disperser violemment les manifestants.
Tandis que des manifestants ont été relâchés dans la soirée, d’autres ont été maintenus en garde à vue en attendant leur présentation devant le Procureur dimanche. Parmi ces manifestants figue le journaliste et activiste Saïd Boudour qui avait été condamné, le 10 mars, à deux mois de prison avec sursis pour « outrage à corps constitué », a précisé le CNLD.
À Alger, d’autres manifestants, arrêtés et placés en garde à vue, seront présentés dimanche devant le procureur du tribunal Sidi M’hamed d’Alger, ajoute le CNLD sur sa page facebook, relevant qu’une trentaine manifestants ont été interpellés avant d’être relâchés. La même source a également signalé des interpellations à Oued Souf, M’Sila, Mostaganem et Sétif.
Les images, diffusées sur les réseaux sociaux, montrent ainsi des dizaines d’éléments des forces de l’ordre courir derrière les manifestants et bastonner violemment ceux qui ont été attrapés. Le 114e vendredi a été particulièrement marqué par la solidarité à l’égard des détenus, exprimée par les manifestants à travers des slogans et des pancartes réclamant leur libération.
Les manifestants ont, notamment, exprimé leur solidarité avec les 22 détenus à la prison El Harrach à Alger, en grève de la faim depuis 17 jours, dont l’état de santé est « très inquiétant », selon plusieurs avocats de la défense. L’Algérie a enregistré ces dernières semaines, à quelques mois des élections législatives, une recrudescence de la répression et des interpellations des manifestants.
Dernièrement, plusieurs organisations algériennes et internationales ont exprimé leurs inquiétudes quant à la répression du droit à la liberté d’expression dans ce pays maghrébin. L’organisme international « Human Rights Watch » a dénoncé, dans son dernier rapport, les autorités algériennes pour leur répression continue contre le Hirak et l’emprisonnement des opposants qui demandent plus de démocratie dans le pays.
L’ONG a aussi condamné les peines de prison prononcées à l’encontre de nombreux opposants politiques s’étant exprimés de manière non violente sur les médias sociaux. Pour sa part, le département d’Etat américain a, dans son rapport sur les droits de l’Homme, dénoncé les violations des libertés civiles et publiques les plus basales dans le pays.
Ce document a critiqué les manœuvres du gouvernement pour censurer les médias électroniques, ainsi que lois liberticides adoptées en Algérie, dénonçant d’autres violations des droits humains liées à la torture, la détention arbitraire et au déni d’une réelle justice aux opposants politique.