Des milliers de manifestants du Hirak, mouvement antirégime en Algérie, ont manifesté vendredi à Alger et dans d’autres villes du pays, réclamant l’indépendance d’une justice amenée à juger de nombreux opposants.
Au centre d’Alger, les drapeaux algériens flottaient au-dessus de la foule rassemblée, comme chaque vendredi, pour clamer son opposition au régime et ses dirigeants jugés illégitimes. « I have a dream (« J’ai un rêve »): démocratie, Etat de droit, liberté », pouvait-on lire sur une pancarte.
A côté des nombreux messages affichés par les protestataires, apparaissaient aussi les portraits de détenus d’opinion emprisonnés pour des faits liés au Hirak et/ou aux libertés individuelles. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, ils sont une trentaine derrière les barreaux.
« Nous voulons une justice indépendante. La +hogra+ (« Injustice ») doit cesser », a déclaré à l’AFP Mohamed, un retraité de 59 ans. « Nous sommes tous le juge Merzoug », pouvait-on lire sur d’autres affiches à l’effigie du magistrat, suspendu de ses fonctions et poursuivi par le Conseil suprême de la magistrature.
Le ministère de la Justice lui reproche ses prises de position considérées proches du Hirak et d’être une des figures du mouvement de contestation au sein du corps des magistrats.
« Lorsque la liberté d’expression d’un juge est menacée, comment pourrait-il protéger celle des citoyens? », a réagi M. Merzoug joint par l’AFP.
Pour Lynda, 40 ans, professeure de sport, « ce juge est un homme libre, juste et propre. Le pays a besoin d’hommes qui ont des principes ».
Outre M. Merzoug, le magistrat Sid Ahmed Belhadi doit aussi comparaître devant ses pairs début avril pour des affaires en justice liées au Hirak et sa participation au mouvement prodémocratie au sein de la profession.
Des manifestations ont également eu lieu à Tizi Ouzou, Béjaïa, Skikda, Annaba (est) et Oran (ouest), selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Ce 111e vendredi de mobilisation, tel que comptabilisé par les manifestants depuis la naissance du Hirak le 22 février 2019, coïncide avec le 2e anniversaire de la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, chassé par la pression conjuguée de la rue et de l’armée le 2 avril suivant.
La rédaction/Le7tv.