Dans le but de sensibiliser le public à l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde et de stimuler l’action contre ses effets dévastateurs sur la santé, la société et l’économie, partout dans le monde, le monde célèbrera ce mercredi la journée mondiale de lutte contre la tuberculose.
Cette date correspond au jour où, en 1882, le Dr Robert Koch a annoncé qu’il avait découvert le bacille à l’origine de la tuberculose et a ainsi permis d’envisager, de diagnostiquer et de guérir la maladie.
Selon les données préliminaires issues de plus de 80 pays que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a compilées, le nombre de personnes ayant bénéficié de soins contre la tuberculose aurait baissé de 1,4 million en 2020 par rapport à 2019, soit une baisse de 21 %. Les pays présentant les écarts relatifs les plus importants sont l’Indonésie (42 %), l’Afrique du Sud (41 %), les Philippines (37 %) et l’Inde (25 %).
Malgré les mesures prises par certains pays pour atténuer les répercussions de la covid-19 sur la prestation de services, en renforçant la lutte anti-infectieuse et en développant le recours aux technologies numériques pour le conseil et le soutien à distance et en fournissant des services de prévention et de soins de la tuberculose à domicile, de nombreuses personnes atteintes de tuberculose ne peuvent pas accéder aux soins requis, relève l’organe de l’ONU.
L’organisation onusienne craint ainsi que plus de 500.000 personnes de plus soient décédées de la tuberculose en 2020, simplement parce qu’elles n’ont pas pu se faire diagnostiquer.
En effet, avant l’émergence de la covid-19, l’écart entre le nombre estimé de personnes développant la tuberculose chaque année et celui des personnes officiellement diagnostiquées comme tuberculeuses était d’environ trois millions, a estimé l’organisation, notant que la pandémie a considérablement aggravé la situation.
Pour y remédier, l’instance onusienne préconise de restaurer et d’améliorer le dépistage de la tuberculose afin de détecter rapidement les personnes atteintes de tuberculose-infection ou de tuberculose-maladie.
A cet égard, les nouvelles orientations publiées par l’organisation onusienne à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose visent à aider les pays à déterminer les besoins particuliers des communautés, les populations les plus exposées au risque de tuberculose et les lieux les plus touchés, afin de donner accès aux services de prévention et de soins les plus appropriés.
Pour y parvenir, selon l’organisation onusienne, il faut recourir plus systématiquement à des approches de dépistage mobilisant de nouveaux outils et consistant notamment à utiliser des tests de diagnostic rapide moléculaires, la détection assistée par ordinateur pour l’interprétation des radiographies pulmonaires et un éventail plus large de méthodes pour le dépistage de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH.
Dans ce sens, la directrice du Programme mondial de lutte contre la tuberculose de l’OMS, Dre Tereza Kasaeva, souligne que “depuis des siècles, les personnes atteintes de tuberculose comptent parmi les plus marginalisées et les plus vulnérables, relevant que la covid-19 a creusé les disparités en matière de conditions de vie et de capacité d’accès aux services, tant à l’intérieur des pays qu’entre eux”.
“Nous devons maintenant donner un nouvel élan à la collaboration afin de disposer de programmes de lutte contre la tuberculose suffisamment solide pour faire face à toute nouvelle situation d’urgence -et trouver des moyens innovants pour y parvenir”, poursuit-elle.
Au Maroc, la tuberculose demeure un problème de santé publique non négligeable dont les déterminants sont essentiellement représentés par les conditions socio-économiques défavorables.
Ainsi, pour réitérer son fort engagement dans la lutte contre ce fléau mondial, le ministère de la Santé a lancé le plan stratégique national 2018-2021 de lutte antituberculeuse qui s’articule parfaitement avec l’initiative mondiale de l’OMS dite “Stratégie pour mettre Fin à la Tuberculose 2016-2035” et avec l’engagement du Maroc à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
Les principaux objectifs de ce plan reposent sur la réduction du nombre de décès liés à la tuberculose de 40% en 2021 par rapport à l’année 2015, l’augmenter du taux de détection à plus de 90% en 2021 et l’Atteinte d’un taux de succès thérapeutique d’au moins 90% en 2021.
Grâce à ce fort engagement du ministère, le programme de lutte antituberculeuse assure gratuitement toutes les prestations de prévention et de prise en charge des malades atteints de tuberculose dans tous les établissements de soins de santé, permettant ainsi la réalisation de progrès importants liés à la réduction du nombre de décès et l’augmentation de la détection ainsi que du succès thérapeutique, atteignant actuellement plus de 85%.
Le7tv (avec MAP).