Le Maroc célèbre le 21 mars de chaque année la journée nationale de l’arbre. Une journée qui a pour objectif de faire le point sur les efforts nationaux visant à protéger cette ressource naturelle vitale, à garantir sa pérennité et à sensibiliser le citoyen quant à son rôle dans l’équilibre écologique.
La situation géostratégique entre la Méditerranée au Nord, l’Océan Atlantique à l’Ouest et le Sahara au Sud, et les grandes variations altitudinales et climatiques confèrent au Maroc des écosystèmes forestiers riches et diversifiés, couvrant une superficie d’environ 9 millions d’hectares, dont 5,8 millions hectares boisés, lit-on sur le dernier rapport d’activité du Département des Eaux et Forêts relevant du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Par sa position géographique, le Maroc est caractérisé, par rapport aux autres pays circum-méditerranéens, par un climat, une géologie et une géomorphologie originales relève le rapport notant que les phytocénoses forestières et les steppes couvrent 9 millions d’ha et constituent une véritable niche biologique pour la conservation de la biodiversité.
Cependant, différents facteurs humains ou naturels provoquent la déforestation et la détérioration des arbres, a indiqué Fayçal Ait Boumallassa, membre du conseil national de l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) Maroc dans une déclaration à la MAP, notant que cela contribue à la baisse de l’immunité et de la qualité de vie des humains et peut créer des problèmes respiratoires.
« Des études en Afrique et en Amérique du Sud ont montré que la déforestation augmente les facteurs de risque de paludisme à cause de certains mécanismes écologiques. Un sol nu génère de l’eau plus stagnante et réchauffée donc plus de piqures par le moustique », a-t-il poursuivi.
Afin de prévenir et minimiser les effets négatifs de la détérioration des arbres, il propose le reboisement des forêts en tenant compte des conditions climatiques, de l’ensoleillement, du sol de la région et des arbres à fort taux de croissance par exemple l’Eucalyptus, le Tilleul et le Peuplier.
Il appelle également à la lutte contre l’exploitation forestière illégale et la surexploitation par des lois strictes ainsi que la sensibilisation des citoyens à l’importance de la protection des forêts et des services écosystémiques qui nous sont offerts gratuitement.
« Pour éviter la déforestation, les énergies renouvelables doivent être privilégiées afin d’éviter l’utilisation des arbres. Nous devons également réduire notre consommation de papier pour réduire le taux de déforestation », a-t-il dit.
En vue de préserver les arbres, le département des Eaux et Forêts relevant du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts mène plusieurs actions notamment, la nouvelle stratégie nationale de développement du domaine forestier « Forêts du Maroc 2020-2030 » lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 13 février 2020.
Dans le cadre de son exécution, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, M. Aziz Akhannouch, avait présidé en décembre dernier par visioconférence, la troisième réunion du comité de pilotage avec les directeurs centraux du Département des Eaux et Forêts. Ainsi, et conformément aux objectifs de la nouvelle stratégie forestière, le Département des Eaux et Forêts a programmé une superficie de 600.000 hectares de plantations forestières sur les douze régions du Royaume à raison de 50.000 hectares au début du programme pour atteindre 100.000 hectares à l’horizon 2030.
Par ailleurs, 460 millions de plants seront produits à l’horizon 2030, et une nouvelle approche est mise en place pour que les 54 pépinières d’espèces forestières du Département des Eaux et Forêts soient progressivement confiées au secteur privé.
Cette stratégie vise à rattraper 30 ans de dégradations des espaces forestiers nationaux, à renforcer la compétitivité du secteur et assurer sa modernisation, à réconcilier les Marocains avec la forêt et à développer un patrimoine forestier pour toutes les générations et les tranches sociales, selon un modèle de gestion durable, inclusif et générateur de richesse.