Souvenez-vous de ce constat tragi-comique : “Lorsque le jour du partage de l’héritage vient, tous les hommes musulmans veulent leurs « deux parts », y compris les hommes qui se considèrent comme des progressistes, des modernistes ou des défenseurs « auto-proclamés » des droits des femmes,…parce que rien ne résiste à l’appel de l’argent !…
C’est pour cela que le Maroc, a un long chemin à parcourir pour pouvoir prétendre reléguer aux oubliettes une multitude de lois discriminatoires, entre hommes et femmes , notamment celles relatives à l’héritage.
Dès qu’on touche de prêt ou de loin à la question de l’héritage, les détracteurs se réveillent rapidement de leur torpeur et crient au scandale et à l’apostasie. Pour ces réactionnaires purs et durs, l’égalité dans l’héritage entre les deux sexes, toucherait les fondements même de l’Islam, mettant en péril un modèle de société patriarcal immuable !…(Rien que cela ?!)
Pour eux, la règle de l’héritage ne doit pas changer, car cette question n’a pas sa place actuellement dans le débat public…Le pays, selon eux, a d’autres problèmes économiques et sociaux à traiter !…(Sans blagues ?!)
Ensuite, vous verrez, les islamistes, entreront en scène, et essayeront d’entrainer le débat sur le terrain du religieux, alors même que la question qui se pose ici, est celle d’une « Loi Civile » qui améliorera, justement, la condition économique et sociale d’un large pan de la société, à savoir les femmes.
Tant que les femmes ne jouiraient pas de l’égalité successorale, on ne pourra jamais parler d’égalité et de démocratie. Cette discrimination est le miroir de toutes les inégalités qui subsistent dans notre société.
Pourtant au Maroc, les couples dits « modernes », dépensent les mêmes sommes, à part égale, pour l’éducation, la santé et les études de leurs enfants, filles et garçons. Pourquoi lors de la succession, la fille devrait-elle hériter moins que son frère ?!…Alors que la femme participe à 50% du PIB du pays, elle reste néanmoins traitée en « Être inférieur » !…
Sur le papier, l’État se doit de garantir aux citoyens les libertés et les droits individuels et collectifs, leur assurant les conditions d’une vie décente. Aussi, l’État s’engage à protéger « les droits acquis de la femme », s’engage à les soutenir et œuvrer à les améliorer, garantissant l’égalité des chances entre la femme et l’homme pour assumer les différentes responsabilités et dans tous les domaines. De bien belles paroles ?!… Serait-ce des paroles dans le vent ?!… De quelle égalité peut-on se targuer, si les femmes ne le sont pas en termes de droits successorales ?
Pour les détracteurs de l’égalité en héritage, le moment serait mal choisi !… Mais rassurez-les, ce ne sera jamais le moment !
Pour qu’une société évolue, il est nécessaire qu’il y ait une véritable « volonté politique » qui tire vers l’avant, et cette demande légitime est dans cette optique.
Alors, bousculons les tabous. Inscrivons-nous clairement contre cette forme de discrimination fondée sur le genre et défendons ensemble « L’ÉGALITÉ EN HÉRITAGE »…Ça sera une sorte d’étape historique essentielle au développement du Maroc !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv