Quatrième enfant d’Oussama Ben Laden, Omar, dessine depuis sa plus tendre enfance. Mais c’est l’année dernière, confiné en Normandie en France avec sa femme Zaina, qu’il s’est sérieusement mis à peindre. Là-bas, il a produit une série entière de paysages épurés, inscrivant son approche dans le courant de « l’art naïf », reconnaissable à ses couleurs vives, ses formes simples et son absence de perspective !…
« L’art naïf » est un art relevant de l’instinct plutôt que de règles académiques. Les peintres « naïfs » sont des autodidactes sans formation. Ils n’ont pas fait d’école et ne sont pas issus du milieu de l’art. Ils ne sont pas professionnels, ils peignent sur leur temps libre. »Leur style est ainsi très brut et empreint d’une fraîcheur enfantine !…
Omar Ben Laden, dit avoir hérité de la fibre artistique de sa mère. Il dessinait déjà les chevaux de son père, Oussama, du haut de ses 7 ans. Mais ces rares instants créatifs ont constitué les seuls « instants joyeux » de sa jeunesse. Il n’entretenait quasiment aucun lien avec son père, qui le privait de jouets et le battait régulièrement. Après avoir émigré au Soudan, il est envoyé aux camps d’entraînement d’Al-Qaida, en Afghanistan, dès ses 15 ans. C’est à 18 ans qu’il décide de fuire cet environnement, migrant vers la Syrie avec sa mère !…
Vingt ans plus tard, installé en Normandie avec sa femme et ses chevaux, il peint les sommets déchirés de monts afghans, les côtes littorales françaises et le Wild West américain qu’il se contente de fantasmer, n’y étant jamais allé. C’est un curieux sentiment qui s’en dégage, les monts dorés et le ciel azur se mélangeant aux paysages rougeoyants afghans et aux larges espaces américains dignes d’un western !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv