Au Maroc comme partout dans le monde, la femme marocaine a indubitablement fait montre de ses compétences et d’un sens élevé de responsabilité.
En Inde, aux fins fonds de l’Asie, Hind Sennoun est l’une de ces femmes marocaines qui ont pu de par leur formation, détermination et perspicacité se frayer un chemin vers les sommités du business et de se laisser porter par leurs rêves.
La native de Ghafsai (province de Taounat), Mme Hind a débarqué, avec son mari indien, à Bangalore au sud de l’Inde il y a 10 ans déjà. « Les débuts ne sont pas toujours parsemés de roses », reconnaît Mme Sennoun dans un entretien accordé à la MAP, notant qu’elle s’est dû retroussée les manches pour pouvoir mener une carrière dans le domaine des affaires. Un rêve qu’elle a tant caressé depuis son jeune âge.
Celle qui détient une entreprise de vente de voitures, le « Shahwar Nissan », confie que la crise de Covid-19 a frappé de plein fouet le secteur automobile ce qui lui a obligé de mieux se concentrer désormais sur les services après-vente.
Mais ce n’est pas tout, la maman de Amir et Sultana, dispose de plusieurs cordes à son arc. Attentive aux fluctuations et tendances du monde du business, et surtout armée de persévérance et d’une volonté de fer, elle a jeté dernièrement son dévolu sur l’immobilier et la construction. Et pour cela, elle a créé une nouvelle société baptisée « Casablanca Estates ».
« En coopération avec la société indienne Prestige, nous sommes en train de construire un mall à Brigade Road à Bangalore aux normes internationales », a-t-elle dit.
Représenter dignement le Maroc et honorer la femme marocaine en Inde est la principale préoccupation de Mme Hind Sennoun. Et pour ce faire, elle ne lésine pas sur les moyens. Elle a acquis un lot de 100 hectares, le but étant de construire, entre autres, une maison d’hôte, baptisée « Dar Sultana » à une architecture typiquement marocaine.
En se lançant dans le monde de l’immobilier, Mme Sennoun s’est dit fière d’avoir construit plusieurs maisons dont le design, le décor et l’architecture puisent dans le patrimoine marocain et ce en coopération avec de célèbres architectes marocains.
Et d’ajouter que dans ce cadre purement marocain, elle organise avec son mari, un célèbre homme d’affaires indien, des réceptions auxquelles assistent souvent des hommes d’affaires, des politiciens et des artistes indiens.
Débordante d’énergie et d’ambition, Mme Hind, qui supervise un staff de plus de 300 employés, reconnaît plusieurs contraintes notamment géographique et linguistique au pays de mille et une langues.
« Les habitants de Karnataka dont la capitale est Bangalore, parlent le Kannada qui demeure une langue plus compliquée que l’hindou », a-t-elle estimé, notant toutefois que la bonne humeur, la compréhension et le respect d’autrui caractérisant le peuple indien lui facilite la communication.
Sa persévérance et ses compétences avérées de management ne tarderont pas à lui conférer une reconnaissance nationale puisqu’ en 2017, elle a remporté le Prix de la Femme entrepreneure de l’année, décerné par le quotidien à large diffusion, The Times of India.
Son parcours réussi le doit en grande partie à son père Ahmed, ce professeur de français en retraite qui était soucieux de l’avenir de sa fille. « Il ne cesse de me soutenir tout en me donnant la liberté de prendre les décisions qui me semblent judicieuses », a-t-elle dit.
Évoquant la célébration de la Journée internationale de la femme (8 mars), celle qui a l’étoffe d’une véritable leadeur, considère que cette journée constitue l’occasion pour saluer les réalisations de la femme marocaine et de reconnaître le rôle de premier plan qu’elle joue dans le développement de la société et dans les différents centres de décision et de responsabilité.
Titulaire d’une maîtrise en sciences environnementales, sécurité et qualité de la Faculté des sciences et techniques Abdelmalek Essaadi de Tanger, Mme Sennoun insiste sur l’importance de l’éducation en tant qu’enjeu primordial pour la promotion de la situation des femmes.
Mme Hind Sennoun fait partie de ces femmes qui, rien qu’à les écouter et parler, elles donnent une bonne dose d’optimisme et encouragent tout un chacun et surtout chacune à aller de l’avant et ne jamais lâcher prise.