Le célèbre site « Algérie Part » a dressé ce Vendredi, un tableau très sombre de la situation catastrophique dans laquelle se retrouve la production des hydrocarbures chez notre voisin de l’Est. Un constat si effrayant, pour les économistes et les géopoliticiens, que le moindre commentaire de notre part, était devenu pour l’occasion superflu. Le7tv, vous livre donc, presque en entier, ce douloureux et alarmant, état des lieux :
La production pétrolière algérienne est devenue depuis le début de cette nouvelle année 2021 l’une des plus faibles productions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Naguère un pays pétrolier majeur et influent sur la scène internationale, l’Algérie est devenue malheureusement un petit nain par rapport aux autres gros producteurs de pétrole de l’OPEP.
Preuve en est, depuis le début de cette nouvelle année 2021, l’Algérie peine à produire 850 mille barils de pétrole par jour, nous apprennent les dernières statistiques communiquées officiellement par l’OPEP. Depuis novembre 2020, la production pétrolière en Algérie est limitée à 850 mille barils de pétrole par jour. Cette production est restée limitée à ce seuil très faible depuis plus de trois mois. Or, avec 850 mille barils par jour, l’Algérie est devenue un pays pétrolier mineur au poids très limité au sein de l’OPEP.
Et pour cause, l’Algérie a une production pétrolière totalement ridicule par rapport à celle des autres pays de l’OPEP comme l’Arabie Saoudite et ses 9,1 millions de barils par jour, l’Irak et ses 3,8 millions de barils par jour, l’Iran et ses 2,2 millions de barils par jour, le Koweit et ses 2,3 millions de barils par jour ou les Emirats Arabes-Unis et ses 2,6 millions de barils par jour. En Afrique, la Libye ravagée par l’insécurité a pu produire plus de 1,2 million de barils de pétrole par jour, le Nigeria 1,3 million de barils par jour et l’Angola 1,15 million de barils par jour. Ces pays africains sont devenus beaucoup plus puissants sur le plan pétrolier que l’Algérie.
L’Algérie dépasse, désormais, à peine le Congo Brazzaville et ses 300 mille barils par jour ou la Guinée Equatoriale et ses 100 mille barils par jour. Les deux seuls pays qui font pire que l’Algérie au niveau de la production pétrolière. A ce rythme, l’Algérie est en train d’emprunter la voie du Venezuela dont la production pétrolière s’est totalement effondrée en 2020 jusqu’au début 2021 avec moins de 500 mille barils par jour. Mais cette chute avait été provoquée par les dures sanctions prises par Washington contre le secteur pétrolier du Venezuela afin de mettre le président socialiste contesté par les Etats-Unis Nicolas Maduro sous pression.
Jusqu’à 2018, le Venezuela envoyait 500.000 b/j de brut aux Etats-Unis et recevait de ce pays 120.000 b/j de pétrole léger et d’additifs nécessaires au raffinage. Mais en avril 2019, l’ancienne administration Trump a mis en place un embargo sur le pétrole vénézuélien particulièrement draconien. En outre, souligne la société S&P Global Platts, Caracas a dû réduire ces dernières semaines sa production de brut en raison de «limitation de stockage» et du «manque de pétrole léger» pour fluidifier le brut extra-lourd et le rendre transportable. L’Algérie devra vraiment méditer l’exemple vénézuélien pour éviter de vivre un sort aussi malheureux en raison des dysfonctionnements de son système de gouvernance.
Il est à rappeler que la chute de la production algérienne s’explique par l’épuisement progressif des réserves en hydrocarbures, mais aussi par les multiples dysfonctionnements qui minent la gestion de l’appareil production de Sonatrach, la compagnie algérienne des hydrocarbures, déstabilisée par une profonde crise d’instabilité et de mauvaise gouvernance depuis 2019.
Il est à souligner enfin que la production pétrolière actuelle en Algérie est l’une des plus faibles depuis pratiquement l’Indépendance du pays !…En 2007, l’Algérie produisait 1,9 million de barils de pétrole par jour. En 2000, la Sonatrach produisait plus de 1,5 million de barils par jour. Même durant la décennie noire, la production pétrolière algérienne n’était pas aussi faible et médiocre. En 1995, l’Algérie pouvait produire jusqu’à 1,3 million de barils de pétrole par jour.
Durant toutes les années 90, la Sonatrach avait pu maintenir un seuil de production de 1,3 million de barils par jour jusqu’au début des années 2000 où l’industrie pétrolière algérienne est repartie à la hausse connaissant ainsi ses années de gloire avec un pic de 1,9 million de barils par jour 2005 jusqu’à 2008. Le déclin pétrolier de l’Algérie est le symbole de la décadence économique et financière actuelle du pays.
La rédaction/Le7tv