L’administration Biden est appelée à réaffirmer à la fois son soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et au processus de médiation sous l’égide de l’ONU pour résoudre ce différend, souligne un influent think tank américain.
Dans un rapport intitulé « Saisir les opportunités et renforcer les alliances en Afrique du nord et de l’ouest », l’Institut de Washington pour la politique au Proche Orient recommande à la nouvelle administration US de renforcer son partenariat stratégique avec le Maroc, « le plus ancien allié arabe de l’Amérique ».
En ce sens, le rapport explique qu’il n’y a « aucune contradiction » entre la reconnaissance de la marocanité du Sahara et le soutien à la médiation onusienne, ajoutant que Washington devrait exhorter le Secrétaire général de l’ONU de nommer un nouvel Envoyé spécial tout en plaidant en faveur du maintien du déploiement de la MINURSO « pour préserver une paix fragile dans la région ».
« En même temps, Washington devrait encourager le Maroc à tirer le maximum du potentiel de ses liens avec Israël en établissant, aussi vite que possible, des ambassades et en explorant des partenariats tous azimuts dans les domaines économique, culturel, éducationnel et technologique, entre autres partenariats à même d’apporter des bénéfices sur le long terme au peuple marocain », soutient le think thank.
De même, les Etats-Unis devraient « capitaliser » sur la reconnaissance du Sahara pour appuyer le processus de démocratisation au Royaume, notamment à travers la promotion de l’autonomie avancée, des droits humains et de la gouvernance locale.
« Une des conséquences de la crise Covid a été une plus grande dévolution des responsabilités de gouvernance de Rabat vers les localités, une tendance que Washington devrait encourager comme moyen d’accroître la reddition des comptes et d’améliorer le déploiement des services publics », fait remarquer le rapport.
Au volet économique, le rapport préconise une aide économique américaine ciblée en faveur de la création d’emplois pour les jeunes, notant que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a appuyé divers projets destinés à soutenir les opportunités d’emplois pour les jeunes de moins de 34 ans.
« Davantage pourrait être fait, en particulier pour stimuler le développement du secteur privé et de l’entrepreneuriat », relève-t-on.
Au plan régional, le think tank estime que l’administration Biden devrait « encourager et mettre à profit la présence marocaine en Afrique », soulignant que « SM le Roi Mohammed VI a consacré une énorme énergie au cours des vingt dernières années à cultiver la présence diplomatique, financière et sécuritaire du Maroc dans toute l’Afrique occidentale et subsaharienne ».
Le Maroc, ajoute-t-on, a également beaucoup investi dans des secteurs clés à travers le continent tels que les télécommunications, les banques et les phosphates.
« Étant donné que l’Afrique, et le Sahel en particulier, est de plus en plus un lieu d’activisme terroriste ainsi qu’une zone d’implication croissante de la Russie et de la Chine, la capacité du Maroc à projeter sa puissance en tant que force stabilisatrice ne fera que gagner en importance pour les intérêts régionaux des États-Unis dans les années à venir », souligne-t-on.
« Washington devrait donc saluer l’implication du Royaume à travers le continent et concevoir son aide – en particulier dans les domaines sécuritaire et économique – en tenant davantage compte de la manière dont cette aide peut favoriser la capacité du Maroc à servir de stabilisateur régional », conclut le rapport.