Avec un Acte Constitutif simpliste dans sa forme comme dans son fond, souffrant d’insuffisances et de lacunes substantielles dans son système normatif et n’évoquant certaines questions déterminantes qu’en des termes très vagues, très généraux, l’Union Africaine vit avec un handicap majeur. Tout désir de prise d’initiative y est condamné à une recherche préalable de « consensus ». C’est ce consensus que cherche à réaliser le Maroc au prochain sommet de l’UA, afin d’obtenir l’expulsion définitive de la RASD !…
L’Acte constitutif de l’Union africaine ne prévoit de suspendre que les pays membres dont les gouvernements ont accédé au Pouvoir par « des moyens anticonstitutionnels » , et qui, ainsi, « ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union Africaine », selon l’article 31 de l’Acte constitutif de l’UA !…
Pour contourner ce vide, ou plutôt, cette imprécision dans les statuts de l’UA, deux possibilités s’offrent au Maroc : La première consiste en le vote de la motion visant à suspendre la RASD de l’organisation. La seconde sera, carrément, l’amendement de l’Acte constitutif de l’UA, afin d’inclure des dispositions portant sur la suspension des membres de l’organisation dès que ceux-ci ne remplissent pas un certain nombre de conditions, dont, par exemple : être soutenus par au moins la majorité des pays-membres, ou être reconnu comme Etat par la communauté internationale !…
Le Maroc et ses alliés peuvent parfaitement amender l’article 31 de l’Acte Constitutif de l’UA, voire proposer une ou des dispositions supplémentaires portant sur la suspension des membres de l’organisation panafricaine dont les entités se voient retirer la reconnaissance de la majorité ( les deux tiers) des Etats-membres de l’UA !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv