C’est un vrai cauchemar qu’ont vécu et que vivent encore les Casablancais. Les inondations provoquées par les pluies abondantes ont suscité la colère et l’indignation des habitants de la ville dite « blanche ». Des bouches d’égout bouchées ont transformé les rues et les principales artères de la ville en piscines géantes.Trafic routier perturbé, avenues totalement bloquées. Des dégâts matériels considérables, voitures noyées ou encore caves de maisons et d’immeubles submergées par les eaux sales !…
Pour fuire sa propre responsabilié évidente, Le Maire de Casablanca, Abdelaziz Omari, avait pointé du doigt Lydec, la société chargée de l’eau et de l’électricité à Casablanca, liée par un contrat de gestion déléguée d’eau depuis 1997 avec les collectivités locales relevant du Grand Casablanca. Son intervention devant les plateaux de télévision de 2M, avait pour message principal de rejeter la responsabilité sur Lydec qui est le délégataire du service d’assainissement : « Lydec doit nous fournir un rapport détaillé sur la situation actuelle et les actions menées pour y faire face », affirme-t-il tout en invitant les citoyens victimes des intempéries à s’adresser à Lydec pour se faire indemniser !…
De son côté, le Directeur Général de Lycec, Jean-Pascale Darriet, a affirmé lors de son passage à 2M aussi, que le travail a été fait de façon maitrisée, concrète et vérifiable sur la base de plannings de procédures qui sont parfaitement respectés : « Nous savons très bien qu’il y a sur le secteur de Casablanca un certain nombre de lieux, de réseaux qui sont fragiles et en situation de risque de saturation. Nous connaissons ces lieux, nous savons qu’ils doivent donner lieu à un certain nombre d’investissements et d’aménagements » !…
En vérité, les crues exceptionnelles ont mis à nu l’insuffisance des investissements dans les infrastructures de la ville ainsi que le défaut de gouvernance et de vision des élus : Lydec affirme que le plan qui vise à renforcer le réseau usé pour purifier le liquide et protéger la ville de telles inondations, avait un coût initial estimé à environ 17 milliards de dirhams, la société française s’étant engagée à payer 5 milliards de dirhams, tandis que le Conseil de la ville hésite toujours à mobiliser les 12 milliards de dirhams restantes !…En conclusion, Lydec et le Conseil de la ville sont tous deux responsables du calvaire actuel des Casablancais !…
Le Roi Mohammed VI s’était déjà interrogé en 2013 sur la bonne gouvernance à Casablanca : « Mais pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne connaît-elle pas concrètement l’essor auquel aspirent les Casablancaises et les Casablancais, à l’instar de beaucoup d’autres villes ? Est-il raisonnable qu’elle reste à ce point un espace des grandes contradictions, jusqu’à devenir l’un des modèles les plus faibles en matière de gestion territoriale ? ». La réponse à ces interrogations, le Souverain l’avait résumée en une phrase: « En un mot, le problème dont souffre la capitale économique tient essentiellement à un déficit de gouvernance ». Sept ans après ce constat, peu de choses ont changé à Casablanca !…
Abderrazzak Boussaid /Le7tv