Cette crise du coronavirus a chamboulé la société moderne, menant ainsi à une exacerbation de la précarité et des inégalités sociales. Ses répercussions se sont abattues en premier lieu sur les enfants, maillon faible de la chaîne sociale, qui ont été durement touchés en compromettant notamment leur éducation et leurs ressources financières.
Avant l’apparition de la Covid-19, les enfants étaient deux fois plus susceptibles que les adultes de vivre dans l’extrême pauvreté, a indiqué le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), dans son article intitulé « Protéger les familles des retombées économiques de la Covid-19 », ajoutant qu’aujourd’hui, 117 millions d’enfants supplémentaires risquent de vivre sous le seuil national de pauvreté de leur pays, situation qui plongerait l’avenir de 700 millions d’enfants dans une incertitude exacerbée.
Selon cette organisation onusienne, plus de 1.6 milliard d’enfants à travers le monde ont été concernés par la fermeture des écoles dont 463 millions ont été privés de continuité éducative, estimant également que plus de 150 millions d’enfants et jeunes pourraient se retrouver en situation de pauvreté dans le monde à l’horizon fin 2020.
Pour l’UNICEF, la menace que fait peser la Covid-19 sur les enfants est “colossale” et s’étend bien au-delà des effets physiques immédiats provoqués par la maladie.
Selon un rapport publié par l’UNESCO, l’UNICEF et la Banque mondiale, les écoliers des pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure ont déjà perdu près de quatre mois de scolarité depuis le début de la pandémie, contre six semaines dans les pays à revenu élevé.
Pour sa part, le Chef de l’Éducation de l’UNICEF, Robert Jenkins, a relevé dans ce même rapport que la réouverture des écoles est une priorité fondamentale, en plus d’offrir des cours de rattrapage plus que nécessaires.
“Il n’est pas nécessaire de beaucoup chercher pour observer les ravages provoqués par la pandémie sur l’enseignement des enfants à travers le monde”, a-t-il ajouté.
Le rapport qui réunit les conclusions de différentes enquêtes sur les ripostes nationales à la Covid-19 en matière d’éducation, menées dans près de 150 pays entre juin et octobre, souligne que « les écoliers des pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure sont ceux qui ont eu le moins de chances d’accéder à l’enseignement à distance, le moins de chances de bénéficier d’un suivi sur les enseignements perdus, le plus de risques de subir des retards dans la réouverture de leur école et le plus de risques de fréquenter des écoles aux ressources inadaptées pour garantir un fonctionnement sûr ».
Côté santé, l’UNICEF fait savoir que les efforts qu’il a fallu déployer pour combattre la Covid-19 ont perturbé les vaccinations et nui aux activités de prévention et de réduction des flambées épidémiques de rougeole.
Et de relever qu’en novembre, plus de 94 millions de personnes risquent de ne pas être vaccinées comme prévu, contre la rougeole, à cause de l’interruption des campagnes de lutte contre la rougeole dans 26 pays.
Célébrant la journée mondiale de l’enfance, l’Unicef Maroc a annoncé sur son site web, la nomination en tant que jeunes défenseurs des droits de l’enfant, de la plus jeune lauréate du prix “Défi de la lecture arabe” de 2018, Meriam Amjoune, et le chef cuisinier influenceur, Omar Archane, connu par Chef Omar.
Selon les organisateurs, cette nomination vient consacrer l’engagement constant de ces deux enfants pour la promotion des droits de l’enfant depuis le déclenchement de la crise Covid-19 au Maroc.
L’agence a également indiqué que les deux enfants se sont distingués cette année pour leur forte implication dans différentes initiatives de l’UNICEF au Maroc, notamment “l’Appel de l’Enfance” lancé au mois d’Avril par l’UNICEF, les “Rendez-vous de l’UNICEF”, la campagne “#VivreEnSécuritéAvecCovid19” et la nouvelle campagne “Visages et histoires » qui sera lancée le 20 novembre.
Ainsi, les deux “champions” vont durant une année, associer leur voix à celle de l’UNICEF et ses partenaires pour promouvoir les droits des enfants au Maroc, ajoute l’organisation onusienne, relevant que cet engagement est par ailleurs une matérialisation du droit à la participation et une occasion pour que les enfants eux-mêmes plaident la cause de leurs pairs et appellent au respect de leurs droits.
La Journée mondiale de l’enfance a été créée en 1954 et est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants, marquant le jour de l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959 et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989.
Depuis 1990, la Journée Mondiale de l’Enfance marque également l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration et de la Convention relatives aux droits de l’enfant.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv