La banque centrale du Maroc a révisé mardi 22 septembre ses prévisions de récession pour 2020, affirmant que l’économie allait se contracter de 6,3 % et non de 5,2 % comme elle l’avait annoncé en juin, en raison d’un « redémarrage plus lent que prévu » face à la pandémie.
Le secteur agricole devrait connaître un recul de 5,3 %, le pays souffrant d’une sécheresse exceptionnelle. Les secteurs non agricoles devraient reculer de 6,3 %, notamment en raison de « la fermeture quasi totale des frontières pour les voyageurs », le tourisme figurant parmi les secteurs les plus touchés, selon la Bank Al-Maghrib (BAM).
Pour 2021, la banque espère voir le PIB rebondir et prévoit une croissance de 4,7 %, contre 4,2 % en juin, mais souligne que les perspectives « restent entourées d’un niveau exceptionnellement élevé d’incertitudes liées notamment à l’évolution de la pandémie » de Covid-19. Pour sa troisième réunion trimestrielle de l’année 2020, la banque centrale a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 1,5 %.
Pour tenter de contenir la propagation du nouveau coronavirus, les autorités ont multiplié ces derniers jours les mesures de restriction dans plusieurs villes, avec notamment un couvre-feu à Casablanca, la capitale économique du pays. Les frontières du pays ont été fermées mi-mars, avec la déclaration de l’état d’urgence sanitaire.
Aussi, les recettes du secteur touristique, l’un des piliers de l’économie marocaine, ont pratiquement chuté de moitié (-44,1 %) sur les sept premiers mois de l’année, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
Le taux de chômage est passé de 8,1 % à 12,3 % au deuxième trimestre et le taux d’activité a reculé de 45,8 % à 44,8 %, selon les statistiques officielles publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Avec le ralentissement mondial de l’industrie automobile, les exportations pourraient chuter de 16,6 % en 2020, selon les prévisions de la BAM, avant d’augmenter de 22,4 % en 2021 grâce à une reprise du secteur automobile. Dans ces conditions, la banque centrale s’attend à voir le déficit du compte courant se creuser à 6 % du PIB en 2020, au lieu de 10,3 % prévu juin, et revenir à 5,2 % du PIB en 2021.
En 2019, le Maroc avait enregistré un taux de croissance de 1,5 % contre 2,7 % en 2018, du fait d’une mauvaise pluviométrie. L’agriculture est le premier secteur contribuant au PIB, devant le tourisme et l’industrie.
Abderrazzak Boussaid/le7tv