Après avoir dépassé le Kenya, la Côte d’Ivoire, pays francophone au sous-sol plutôt pauvre, a réussi l’exploit de dépasser ses deux voisins regorgeant de richesses naturelles que sont le Ghana et le Nigeria, pour devenir le pays le plus riche de toute l’Afrique de l’Ouest, selon les données révisées de la Banque mondiale !…
En effet, selon les statistiques récemment publiées par la Banque mondiale, le PIB par habitant de la Côte d’Ivoire s’établissait à 2 286 dollars fin 2019, soit un niveau désormais supérieur à ceux du Ghana (2 202 dollars) et du Nigeria (2 230 dollars). Un niveau qui, par ailleurs, dépasse maintenant largement celui du Kenya, qui s’élève à 1816 dollars !…
Cette grande performance constitue un véritable exploit pour la Côte d’Ivoire, dont le sous-sol pauvre en matières premières contraste avec ceux du Ghana et du Nigeria. En effet, le Ghana est devenu le premier producteur d’or du continent, avec une production plus de quatre fois supérieure à celle de la Côte d’Ivoire (142,4 tonnes en 2019, contre seulement 32,5 tonnes, soit + 338 %). De plus, le pays fait désormais partie des pays pétroliers du continent, se classant aujourd’hui à la quatrième position en Afrique subsaharienne, devant le Gabon (avec une production d’environ 200 000 barils par jour, contre moins de 40 000 pour le pays d’Houphouët-Boigny, soit cinq fois plus). Et ce, dans un domaine qui continue à être largement dominé par le Nigeria, premier producteur d’or noir du continent, avec une production annuelle qui se situe, en moyenne, à environ deux millions de barils par jour !…
Les résultats de la Côte d’Ivoire s’expliquent par les profondes réformes réalisées par le pays afin d’améliorer le climat des affaires, ainsi que par une politique de développement tous azimuts et se matérialisant notamment par de nombreux chantiers d’envergure à travers le pays. Plusieurs mesures ont en effet été prises afin de faciliter et de sécuriser les investissements, en vue d’instaurer un environnement favorable à ces derniers : mise en place d’un nouveau code des investissements en 2012, d’un guichet unique de création d’entreprises, d’une plateforme d’échanges pour centraliser les appuis des partenaires au développement de l’environnement des affaires… Le tout, assorti d’une assez faible pression fiscale, de l’ordre de 14 % du PIB au total pour l’année 2019 (cotisations de sécurité sociale incluses) !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv