JUSTICE: « LA PEINE DE MORT » EN QUESTION !

La peine de mort a historiquement constitué l’un des attributs de la souveraineté étatique. Symbole du « monopole de la violence physique », légitime, exécutée par le pouvoir. Elle est placée au sommet de la hiérarchie des sanctions que la justice pénale peut prononcer contre les criminels les plus dangereux !…

Au Maroc, l’abrogation de la peine de mort pose le problème du caractère « temporaire » de la mise à l’écart des criminels les plus dangereux. « la mission de la prison » ne saurait consister dans la relégation perpétuelle des condamnés, et les débats récurrents sur « l’enfermement à vie », démontrent que notre société n’est pas encore prête à assumer pleinement les conséquences de l’abolition de la peine de mort !…

Dans les pays où la peine de mort est appliquée, elle ne provoque pas une baisse de la criminalité. De la même manière que son abolition ne provoque pas une hausse de la criminalité. L’application de la peine de mort n’est pas dissuasive, elle n’a aucune force de prévention. Au contraire, les criminels savent qu’ils n’ont plus rien à perdre et sont d’autant plus violents !…

On dit souvent que la peine de mort est injuste car un riche se défend plus facilement qu’un pauvre. Dit comme cela, ça fait simpliste, et pourtant, que penser d’un système judiciaire où l’argent garantit le meilleur avocat, les meilleurs experts, des enquêteurs privés et motivés ?!…Un système où le pauvre n’a à sa disposition que le minimum judiciaire requis, avec tout ce que ça suppose d’avocats débordés, peu impliqués, ou simplement sans moyens matériels d’apporter des éléments favorables à l’accusé ?!…L’accès aux technologies nouvelles de la génétique ( test d’ADN) par exemple est extrêmement coûteux. Les procédures d’appel sont, elles aussi, tout aussi chères !…

On dit aussi, que la peine de mort n’autorise pas la réinsertion, la réhabilitation, elle nie la possibilité de s’amender et réduit l’homme à un acte isolé, ou une série d’actes !…

Certains intellectuels diront : Quel échec que celui d’une société qui ne voit de solution dans le crime que de supprimer le criminel ! Que devient le corps social ? Son rôle fondamental d’élévation et d’éducation ?…

Et certains affirmeront : Que deviennent les principes humains, qui font dire que l’homme est un être qui change, qui évolue, qui est accessible à la compréhension. La peine de mort « crache » sur la rédemption, sur la réhabilitation qui considère que l’erreur la plus atroce, la plus monstrueuse, n’autorise pas à condamner définitivement un être humain !…

Alors, « ÊTES VOUS POUR LA PEINE DE MORT ? »….La réponse ne peut décidément pas être aussi simple !…

Abderrazzak Boussaid/Le7tv