Face à l’annonce de réouverture des écoles, nous sommes nombreux à manifester notre inquiétude, à douter, à ne pas savoir s’il faut remettre nos enfants à l’école ou pas. Pour certains, le choix est fait et mûrement réfléchi. Pour d’autres, le choix s’impose naturellement car leurs obligations professionnelles ne peuvent pas attendre davantage.
Dans cette situation si compliquée, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix, juste celui qui correspond le mieux à nos possibilités et à ce que nous ressentons. Alors, si les enfants doivent reprendre le chemin de l’école, comment les préparer ?…Comment s’y prendre pour que cette rentrée si particulière se passe bien pour eux ?
-Déconfiner ses émotions:
Pendant la crise sanitaire, les enfants ont reçu, sans filtre, un maelström d’émotions (peur de la maladie, de la mort, du chômage…) éprouvées par les parents. À nous de les faire parler. La phrase à bannir ? : «Tu n’as aucune raison d’avoir peur.» Ce serait nier leurs émotions. Au contraire, il faut leur dire : «Je vois bien que quelque chose ne va pas», ou «J’ai lu que certains enfants craignaient de retourner à l’école. Est-ce que tu veux qu’on en parle ?»…Et on les écoute !…
-Réapprendre à vivre en groupe:
Certains ont aimé le confinement, ce cocon protecteur familial, et souffrent peut-être d’une angoisse de séparation, d’autant plus qu’il y a eu parfois une confusion chez les plus jeunes entre «la peur du virus» et «la peur de l’autre». À nous de préciser que le copain n’est pas dangereux ! Les enfants les plus consciencieux expriment, eux, une anxiété de performance. Seront-ils encore au niveau après ces mois à la maison ? Nous pouvons présenter cette rentrée comme une «enquête» : qui aura bien travaillé ?, qui n’aura rien fichu ?, quels parents auront été les meilleurs ou les pires profs ? Le fait de critiquer les adultes va sceller le groupe, encourageons-les à le faire !
-Prévenir le refus scolaire:
Un maître-mot : pas de forcing ! : «Forcer, c’est renforcer les symptômes», martèle la psychologue. S’il freine des quatre fers à l’idée de retourner à l’école, à nous de proposer des solutions : «Veux-tu que je t’accompagne jusqu’à la boulangerie ? Si tu y vas avec Félix, ça peut t’aider ?» On lui propose un planning sur quinze jours, à réaménager ensuite. Il bloque ? On lui dit : «Quand il y a des travaux sur la chaussée, on ne recule pas, on contourne l’obstacle.» L’objectif est de ne pas transformer ce refus anxieux en phobie scolaire et incapacité physique à franchir la porte de l’école.
-Méditer avec la main:
On l’entraîne à pratiquer, à la maison, puis à l’école, la «méditation de la main». Il place sa main droite sur le bureau et est attentif aux points de pression de chaque doigt, à la caresse de l’air sur le dos, à la circulation du sang… À réaliser pour calmer ses angoisses, se concentrer avant un contrôle ou doper son attention. Autre astuce : la respiration au carré (inspirer 4 secondes, bloquer sa respiration, expirer 4 secondes, bloquer sa respiration… Et recommencer). Plus on s’entraîne, mieux ça marche.
Ibtihal Bassir/Le7tv