L’Algérie est entrée officiellement depuis 15 jours, dans une spirale infernale. En effet, depuis deux semaines, l’Algérie vend son pétrole à perte. Et les pertes sont énormes. Pourquoi ? Parce que depuis le milieu du mois d’Avril, le « Sahara Blend2, à savoir le pétrole algérien, est vendu sur le marché mondial à moins de 14,20 dollars !…
À 14,20 dollars le baril, la Sonatrach, la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures, perd en moyenne entre 5 à 6 dollars baril. Et pour cause, le coût moyen d’un baril de pétrole produit en Algérie coûte 19 dollars, certifient plusieurs sources au sein de Sonatrach. En moyenne, l’extraction du pétrole au niveau des sites de production de Sonatrach au sud du pays pour remplir chaque baril revient à 12 dollars le baril. A ce prix, il faut rajouter environ 2 à 3 dollars pour le coût du transport et des canalisations comme les pipelines. A cela, il faut rajouter encore diverses taxes, charges fixes, le prix moyen du baril du pétrole atteint les 19 dollars, voire les 20 dollars !…
Il est à noter que Sonatrach gère aussi des gisements qui ne sont pas rentables notamment des gisements qui produisent moins de 1000 barils par jour. Ces gisements qualifiés de marginaux ne rapportent aucun bénéfice à Sonatrach, mais la compagnie nationale des hydrocarbures continue de les exploiter pour ne pas mettre au chômage les travailleurs et les effectifs mobilisés au niveau de ce site de production. Le coût moyen des barils alimentés par ces gisements atteint facilement les 30 dollars. En Algérie, Sonatrach gère comme cela, une trentaine de gisements marginaux qui sont toujours en production !…
Dans ce contexte, avec les prix actuels auxquels est vendu le baril du pétrole algérien, la Sonatrach perd plus de 6 dollars par baril. Cela représente l’équivalent de 6 millions dollars de perte par jour, soit pas moins de 180 millions par mois. Ce montant représente uniquement la perte sèche de Sonatrach sur ses ventes du pétrole !…
Ce montant n’englobe pas les autres charges et frais de fonctionnement, de gestion, paiement des salaires des 200.000 employés de Sonatrach ou les différents programmes budgétaires nécessaires au maintien en vie de plusieurs de ses filiales déficitaires comme « Tassili- Airlines » ou « NAFTLA » qui gère le réseau interne de distribution, dont le chiffre d’affaires a reculé depuis le début de l’épidémie du COVID-19 de plus de 60 % !…
Rappelons que l’économie de l’Algérie, est dépendante à 98% de la vente de ses hydrocarbures…autant dire qu’elle ne survit que grâce à l’export de son pétrole et son gaz !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv