Le pétrole poursuit sa dégringolade. Sur les marchés ce lundi matin, le brut américain a reculé de près de 20 % passant sous les 15 dollars, son plus bas niveau depuis 1999. Cette chute souligne les vents contraires que doit affronter le marché pétrolier !…
Le baril subit de plein fouet l’effondrement de la demande en raison des mesures de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus. Selon les premières estimations la consommation de pétrole dans le monde a chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j) et jusqu’à plus de 30 mb/j pour les plus pessimistes. Avant la pandémie, le marché tournait autour des 100 mb/j !…
À ce choc de demande s’ajoute une quasi- saturation des capacités de stockage . Le monde déborde d’or noir à ne plus savoir quoi en faire. N’importe quel pipeline ou tanker en mer est utilisé comme réserve de pétrole. Les prix de location des navires ont d’ailleurs flambé passant de 30.000 dollars par jour à plus de 150.000 dollars !…
Les infrastructures de stockage outre-Atlantique sont si pleines que certains producteurs texans vendent leur baril à 2 dollars !…On pourrait même voir certains pays payer, pour se débarrasser de leur stocks invendus !…
Les producteurs vendent leur pétrole à n’importe quel prix pour éviter de fermer leurs puits, une opération encore plus coûteuse !…
Une remontée des prix à court terme est improbable. Les analystes anticipent d’ailleurs des prix proches de 20 dollars pour le brent (pétrole arabe) et à près de 10 dollars pour le WTI (pétrole américain) dans les semaines qui viennent !…
Un accord portant sur une réduction de production de 10 millions de barils par jour a été trouvé et signé le 12 avril par l’Opep et ses partenaires. Mais celui-ci n’entrera en vigueur que le 1er mai et n’a semble-t-il pas convaincu les marchés, qui considèrent que les réductions promises ne suffiront pas à compenser la chute massive de la demande provoquée par la pandémie !…
Abderrazzak Boussaid/Le7tv