C’est une histoire vraie, drôle et triste à la fois, plutôt « surréaliste » pour ne pas dire « tragi-comique »…Mais lorsqu’on sait que cette histoire se déroule actuellement en Algérie, alors on n’est pas étonné !…
C’est l’histoire d’une grave négligence « Étatique » qui risque de coûter cher, très cher à la « Sonatrach », la compagnie nationale des hydrocarbures algérienne en particulier, et à l’Algérie en général !…
En effet, en pleine crise mondiale provoquée par la pandémie du Coronavirus COVID-19, la « Sonatrach », tenez-vous bien, ne peut plus stocker son pétrole invendu, en raison de l’état actuel très délabré de ses centres de stockage !…
Comme tout le monde le sait, l’épidémie du coronavirus a provoqué une crise pétrolière aux conséquences inédites. Les mesures de confinement ont fait chuter le trafic routier et aérien et la consommation mondiale des carburants est en baisse de 70 à 90% dans la plupart des pays industrialisés !…
Conséquence : Dans ce contexte mondial si particulier, les compagnies pétrolières mondiales utilisent leur « capacité de stockage » pour préserver leurs hydrocarbures en attendant de le vendre plus tard. Les bacs géants de stockage, les oléoducs, les wagons-citernes et même les navires pétroliers servent désormais de réservoirs provisoires !…
Mais en Algérie, il est presque impossible de stocker le pétrole, car tout simplement les bacs destinés au stockage n’ont fait l’objet d’aucune opération de maintenance ces dernières années !…
Résultat des courses, la corrosion a rongé 50 % des bacs de stockage de la Sonatrach. Et même certains bacs encore utilisables sont remplis de résidus toxiques qui se sont accumulés faute d’opération de nettoyage conforme aux normes techniques en vigueur dans le secteur des hydrocarbures !…
Par ailleurs, certaines pompes de filtrage utilisées dans les centres de stockage de la Sonatrach sont défectueuses ou en panne !…
Même l’état de certains pipelines est inquiétant car aucun effort de modernisation n’a été consenti par l’actuelle direction générale de la Sonatrach qui reste les bras croisés face à cet épineux dossier, faisant perdre ainsi à l’Algérie des revenus en devises qu’elle aurait pu économiser si elle avait pensé à moderniser sa capacité de stockage !…
La Sonatrach avait bien financé « une étude » sur la mise en place d’un programme d’investissement qui devait permettre à l’Algérie d’améliorer ses capacités de stockage dés 2020 avec l’entrée en production des nouvelles raffineries et la réalisation de grands bacs de stockage de produits pétroliers…
Mais sur le terrain, rien de concret n’a été accompli. Et cette situation catastrophique risque maintenant d’exposer l’Algérie à des pertes financières considérables si la conjoncture actuelle provoquée par l’épidémie du coronavirus COVID-19 dure encore longtemps dans les semaines, voire les mois à venir !…
Abderrazzak Boussaïd/Le7tv