Prise entre le coronavirus et le manque de pluies, l’économie marocaine est affectée dans sa croissance. Les prévisions de croissance du Maroc pour 2020 ont donc été revues à la baisse !…
D’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la croissance attendue est de 2 % cette année, soit beaucoup moins que les 3,5 % prévus. En cause : une forte sécheresse qui impacte durement le secteur de l’agriculture et les répercussions du coronavirus !…
Cette baisse intervient alors que le royaume chérifien, parmi les économies les plus dynamiques d’Afrique, 4,4 % de croissance par an en moyenne entre 2000 et 2017 , a engagé une large réflexion sur son modèle de développement. L’objectif est, à terme, de permettre au Maroc d’intégrer le cercle des pays émergents, dans le sillon des pays parmi les plus avancés!…
Dans le contexte actuel, cette ambition semble assez loin de portée. Cette année, c’est le secteur de l’agriculture qui paie le plus lourd tribut au ralentissement économique global. Le manque de précipitations, un déficit de 44 % par rapport à une année normale, a lourdement impacté les agriculteurs qui représentent 33 % des actifs marocains. Les 6,4 % de croissance agricole auxquels s’attendait le HCP risquent donc de tomber à plat à 0 % !…
Plus concrètement, ce déficit pluviométrique pourrait entraîner une chute de la production céréalière du pays à 3 ou 4 millions de tonnes !…
Devant la gravité de la situation, et alors même que le secteur agricole a perdu, en 2019, 85000 emplois pour la même raison, le ministre de l’Agriculture a annoncé mercredi le déblocage d’une enveloppe de 55 millions de dirhams. La somme sera destinée, en majorité, à approvisionner en orge les communes rurales reculées. Mais un programme d’urgence plus vaste semblable à celui de 2016 pourrait voir le jour en fonction de l’évolution de la situation !…
Si les mauvais chiffres de l’agriculture, un secteur qui compte pour 14 % du PIB, portent un coup sévère à l’économie marocaine, les répercussions de la propagation du Covid-19 pourraient être tout aussi brutales !…
Avec dix sept cas confirmés et un décès, le Maroc reste pour l’instant largement épargné. Mais la virulence de l’épidémie à l’extérieur de ses frontières le pousse à prendre des mesures drastiques. Les écoles, les lycées et les universités seront fermées jusqu’à nouvel ordre, plusieurs événements sportifs et économiques ont été annulés, et de nombreuses liaisons aériennes à destination de l’Europe ont été fermées !…
Des décisions adaptées à la situation mais qui se répercuteront logiquement sur l’économie nationale !…
Abderrazzak Boussaid/Le7