Les « femmes-mulets » du nord sont certes maintenant débarrassées de leurs fardeaux qui leur sciaient le dos mais sont restées désormais sans alternatives sérieuses !…
Il ne faut pas oublier que des commerces ont baissé leurs rideaux les uns après les autres car la fermeture du poste-frontière dédié aux porteurs entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta a créé une crise socio-économique sans précédent !….
« Ils veulent faire de nous des mendiants! » crient-elles encore ces « femmes-mulets » entre la ville marocaine de Fnideq et Ceuta : Il y a quatre mois, le poste-frontière dédié aux porteurs a subitement fermé, sur décision du Maroc, pour lutter contre une contrebande qui affecte son tissu productif.
Et de poursuivre : « Avant les affaires marchaient bien ! » à présent « il n’y a plus de travail ici », se plaignent ces pauvres femmes !…
La livraison des ballots -vêtements, produits alimentaires et ménagers, générait une activité commerçante non négligeable irriguant toute la région. Les porteurs comme commerçants disent désormais attendre une solution qui n’arrive pas pour leur reconversion !…
En attendant, ces femmes vendent des babioles dans les souks de Fnideq et ne gagnent presque rien pour survivre !…
Nabyl Lakhdar, le directeur général des douanes, a déclaré que les produits de contrebande faisaient « du mal à l’économie en détruisant le secteur productif » marocain…
Mais paradoxe, sans cette contrebande, l’économie de Fnideq tourne maintenant au ralenti, quand elle ne s’est pas totalement arrêtée !…
M. Lakhdar aime à rappeler que les porteurs étaient « les premières victimes » de la contrebande, « certains mafieux » profitant de « leur précarité et parfois de leur détresse » !…
Cette contrebande entre Ceuta et Fnideq représentait annuellement entre six et huit milliards de dirhams, selon les estimations du patron de la douane…
Le problème maintenant, c’est qui va employer des femmes-mulets quinquagénaires et analphabètes?!…la réponse semble trop tarder à venir !
À suivre.
Abderrazzak Boussaïd / Le7tv