La deuxième conférence parlementaire sur le Sahel, organisée par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en collaboration avec l’organisation internationale de la Francophonie (OIF), a débuté ses travaux, jeudi à New York, avec la participation notamment de plusieurs parlementaires de pays africains et du G5-Sahel, ainsi que du Maroc.
Le Royaume est représenté à cette conférence internationale de deux jours par le vice-président de la Chambre des représentants, Mohammed Touimi Benjelloun.
Plusieurs représentants et experts d’organisations internationales, d’agences onusiennes et d’ambassadeurs auprès des Nations-Unies, prennent part également à ce conclave qui entend engager une réflexion sur les solutions à apporter à la crise sécuritaire qui secoue le Sahel, notamment l’apport des institutions parlementaires appelées, indique-t-on, à être davantage impliquées dans cet effort.
La séance d’ouverture de la conférence a été ainsi marquée par un fort plaidoyer en faveur d’une action plus accentuée de la part de la communauté internationale afin de venir en aide aux pays du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) dans le combat difficile qu’ils mènent contre les groupes terroristes et extrémistes sévissant dans la région.
Dans ce sens, le premier vice-président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), Darrell Samson, a insisté sur l’importance de faire impliquer davantage les parlementaires dans la lutte contre l’insécurité au Sahel et aux efforts de promotion du développement socio-économique dans cette partie de l’Afrique.
Pour lui, cette conférence est justement l’occasion d’instaurer un dialogue fécond en vue du développement régional et pour des actions concrètes en faveur du Sahel.
M. Samson a, toutefois, déploré le manque de soutien à la force militaire conjointe du G5-Sahel dans son action contre les groupes terroristes et extrémistes qui déstabilisent la région.
Abondant dans le même sens, M. Touimi Benjelloun a insisté sur la nécessité d’agir face à l’engrenage de la situation sécuritaire au Sahel, région confrontée à la montée en puissance du terrorisme et de l’extrémisme violent ainsi que de la criminalité transfrontalière.
Une situation qui interpelle l’ensemble de la communauté internationale, et non pas seulement les pays du G5-Sahel, a-t-il souligné.
Le vice-président de la Chambre des représentants a rappelé à cet effet que le Maroc s’est engagé dans cet effort, notamment au niveau des Nations-Unies et des autres foras internationaux.
La problématique de la sécurité au Sahel doit être réglée à la source, en ciblant les sources de financement et les soutiens des groupes terroristes qui sévissent dans la région, a préconisé M. Touimi Benjelloun.
Ceci devrait se faire avec l’aide et le soutien de la communauté internationale et des organisations internationales aux pays du G5-Sahel, a-t-il dit, tout en plaidant également pour une plus grande solidarité interparlementaire au sein de la région.
Même son de cloche chez le Secrétaire général parlementaire de l’APF, Jacques Krabal, pour qui, l’insécurité au Sahel n’est pas uniquement le problème des pays de la région, mais celui de l’ensemble de la communauté internationale, en particulier au niveau des Nations-Unies et du Conseil de sécurité.
Il a, à cet égard, tenu à saluer les efforts des pays du G5-Sahel dans la lutte contre la menace terroriste à travers la mise en place d’une force conjointe, tout en appelant à une plus grande implication des parlementaires, qui sont en contact direct avec les populations concernées, dans les efforts visant à lutter contre l’extrémisme et à promouvoir le développement.
Pour sa part, la représentante permanente de l’OIF auprès des Nations-Unies à New York, Narjess Saidane, a relevé que les défis au Sahel sont multidimensionnels (sécuritaires, politiques, constitutionnels, et de développement), et nécessitent par conséquent des réponses multidimensionnelles.
A cet égard, elle a appelé à donner corps à une véritable coopération pour faire entendre la voix des parlementaires au sein des instances internationales, et afin que les élus du peuple soient régulièrement informés des efforts en cours, notamment pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme dans la région sahélienne.
Mme Saidane a ainsi relevé l’intérêt de la mise en place d’une plateforme francophone au sein du Conseil de sécurité « en faisant fonctionner la solidarité francophone » au sein de cette instance exécutive des Nations-Unies.
Par ailleurs, les parlementaires des pays de la Francophonie prenant part à cette rencontre ont participé, jeudi, à un atelier de sensibilisation et de mobilisation des parlementaires sur le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), organisé en amont de la conférence.