Selon la MAP, SM le Roi Mohammed VI a appelé à «une réflexion responsable et profonde» autour de la coopération euro-arabe, qui requiert «une nécessaire évaluation objective et sereine de son bilan actuel, une reconsidération de ses axes, la définition de priorités stratégiques, présentes et futures et le perfectionnement de ses méthodes de travail ».
Dans un Discours adressé au 1-er Sommet arabo-européen, qui a ouvert ses travaux, dimanche à Charm El Cheikh en Egypte, le Souverain estime nécessaire, pour cela, d’«élaborer une conception intégrée et cohérente du projet d’avenir que Nous voulons pour notre espace».
Une telle vision devrait reposer sur un ordre des priorités rationnel, des objectifs rigoureusement définis et une approche collaborative fondée sur l’anticipation et dotée de moyens d’action souples et évolués, a indiqué SM le Roi dans ce Discours, dont lecture a été donnée lundi par le Chef du gouvernement, M. Saad Dine El Otmani.
Cette conception intégrée, souligne le Souverain, nécessite de se focaliser sur trois priorités principales, portant sur la sécurité de la Nation arabe qui doit rester une affaire strictement arabe, la promotion du renouveau du monde arabe sur les plans économique, scientifique et technologique et la configuration des partenariats euro-arabes futurs de manière à créer un environnement intellectuel, culturel et médiatique propice à la coexistence et à la coopération entre les peuples des deux régions.
SM le Roi souligne, à cet égard, que la sécurité de la Nation arabe doit rester une affaire strictement arabe, tenue à l’abri de toute ingérence et de toute interférence extérieure.
«La sécurité et la stabilité du monde arabe sont menacées par des défis périlleux que génèrent parfois les politiques et les comportements de certains de ses pays à l’égard d’autres», note le Souverain, rappelant avec insistance, à ce propos, que le fait d’adhérer aux principes de bon voisinage, de respect de la souveraineté nationale des États et de leur intégrité territoriale, s’abstenir de toute ingérence dans leurs affaires internes et, le cas échéant, y mettre un terme, permettront d’éliminer cette menace.
Au sujet de la question du renouveau du monde arabe, SM le Roi estime qu’il incombe à l’Europe d’aider ses voisins arabes à atteindre l’essor économique, scientifique et technologique nécessaire pour réduire les disparités économiques et sociales qui séparent les deux partenaires.
«A cet effet, il convient de promouvoir des projets de développement concrets qui redéfinissent les filières de circulation des investissements et des personnes et d’instaurer des équilibres productifs qui répondent aux préoccupations sécuritaires, économiques et sociales communes», indique le Souverain.
Par ailleurs, SM le Roi estime que l’action de configurer les partenariats euro-arabes futurs de manière à créer un environnement intellectuel, culturel et médiatique propice à la coexistence et à la coopération entre les peuples des deux régions «permettra l’intégration des générations montantes et l’enracinement des valeurs de tolérance et d’acceptation de l’Autre, au-delà des stéréotypes éculés, loin de toute forme d’exclusion et de rejet qui engendre irrémédiablement une logique d’affrontement et d’antagonisme».
Pour le Souverain, le but est de bâtir une relation saine entre le monde arabe et l’Europe, «une relation affranchie de tout préjugé et non sujette aux contrecoups d’événements éphémères».
«Au Maroc, Nous estimons que, désormais, une gestion commune des questions d’immigration et de lutte contre le terrorisme, sous leurs multiples aspects, peut être envisagée selon une approche intégrée et globale associant la notion de responsabilité partagée à l’impératif de développement commun», souligne Sa Majesté le Roi, qui a formé le souhait que le 1-er Sommet euro-arabe soit l’occasion d’élaborer cet ambitieux projet et de mettre en place ses mécanismes de fonctionnement.
Le Souverain saisit cette occasion pour appeler les groupements arabes régionaux, dont l’Union du Maghreb arabe, à jouer pleinement le rôle qui leur revient dans le développement des relations avec le partenaire européen, en dépassant «les écueils politiques et les différends bilatéraux qui entravent le processus de décollage et de développement».
SA