Les victimes de la fusillade au sein d’une mosquée au Québéc contestent la décision du juge

Des membres de la communauté musulmane contestent la décision du juge concernant l’affaire d’Alexandre Bissonnette, auteur de la fusillade de la Grande mosquée de Québec le 29 janvier 2017, qui a fait six morts et plusieurs blessés.
Ce vendredi, le juge a condamné l’homme à la prison à vie, sans possibilité de libération avant quarante ans de réclusion. Cependant, les victimes et leurs familles n’ont pas admis cette décision. Le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufedja Benabdallah, estime que «le juge s’est beaucoup préoccupé de la dignité de Bissonnette, mais peu de celle des victimes».
D’après La Presse canadienne, le responsable dit que la dignité doit s’appliquer à «tous les citoyens musulmans» parce qu’elle est bafouée «dans les discours qu’on est en train d’entendre depuis quelques semaines»
Ahmed Cheddadi, qui était présent à la mosquée lors de la fusillade du 29 janvier 2017, admet que «c’est aux orphelins qu’il faut penser, car ils risquent de revoir le tueur». «Ces enfants, ils peuvent toujours rencontrer le tueur de leur papa dans un supermarché. C’est ça qui m’a touché. C’est dur, c’est très, très dur.»
Aymen Derbali, une des victimes, qui a fini tétraplégique, avoue avoir été surpris à tel point qu’il pensait qu’il allait s’évanouir. Il ajoute: «J’aurais aimé que la sentence soit rendue à la hauteur du crime perpétré».
Mohamed Labidi, un des porte-parole de la communauté musulmane de Québec, évoque alors une possibilité d’appel. «Le souhait de toute une communauté est que cette cause soit portée en appel. On n’est pas content, on refuse cette décision. On fait confiance à la justice, pour que la justice n’ait pas dit son dernier mot», dit-il au média canadien.

SA