Critique: Le sexe, tabou des sociétés maghrébines

Une émission exclusive sur M6 “Amour et sexe au Maghreb” montrant les vices cachés des pays arabes pousse à émettre une profonde réflexion sur notre environnement.

“C’est difficile d’élever un enfant sans être mariée… Si j’avais su, je me serais suicidée pendant ma grossesse” confie une tunisienne aux journalistes d’M6.
À notre plus grand malheur, l’homme et la femme sont encore loin de l’égalité présumée.
D’après les sondages, 50% des femmes tunisiennes et 80% des hommes auraient eu des relations sexuelles avant le mariage.
Reconstruire la cavité vaginale de la femme, pour le plus grand plaisir de son futur mari, c’est ce qui se fait dans ce genre de pays.
Cette opération “l’hymenoplastie”, permet aux femmes maghrébines désireuses de se marier de retrouver leur virginité perdue. Le but? Saigner lors du rapport avec leur futur mari. Mais surtout, ne pas salir leur nom ou leur réputation. Protéger leur famille et leur futur mari. Parce qu’une fille qui a perdu sa virginité avant le mariage est encore considérée dans ces sociétés comme une proxénète.
Pour ceux qui justifient ces pratiques traditionnelles par la religion, c’est d’une hypocrisie sans pareil.
S’il s’agissait de religion, l’homme garderait également sa virginité. L’homme ne trainerait pas dans les bars le soir. L’homme ferait sa prière cinq fois par jour et ferait du bien autour de lui.
Allons encore plus loin, s’il s’agissait de religion, on ne parlerait pas d’autrui en son absence, un des plus grands péchés de l’islam. Or dans ces sociétés conservatrices, il est aisé d’émettre des critiques et des jugements sur les autres. Il n’y a jamais de remise en question, seulement des idées préconçues qui sont le fondement de cette mascarade.
À savoir que, les enfants, dès leur plus jeune âge, apprennent des “sourates” du Saint Coran et reçoivent une éducation islamique comprenant l’histoire du Prophète et de l’Islam.
Seulement, inculquer des valeurs n’est pas toujours suffisant. L’adolescence est une période difficile où le sujet se découvre sous un nouvel aspect et éprouve de nouvelles sensations. Il serait judicieux de ne pas le laisser confronté à ce monde sans lui enseigner certaines disciplines essentielles. De plus, on ne peut imposer à tout un chacun de croire en Dieu et de respecter ses principes. Et ce n’est pas pour autant que les personnes qui n’ont pas la foi doivent être mises de côté. Il faudrait donner des conseils, offrir une éducation sexuelle même et SURTOUT dans un pays dit musulman.
Pourquoi? Mieux vaut prévenir que guérir. Si les femmes désireuses d’avoir des relations sexuelles savaient se protéger, elles éviteraient des risques pour leur santé, elles éviteraient d’avoir à se faire avorter en soum soum si jamais une grossesse est enclenchée. Mais les femmes n’y connaissent rien et ne peuvent pas en parler. Elles ont honte, elles subissent les conséquences de leur acte dans le silence le plus total. Ce n’est pas en donnant une éducation sexuelle qu’on banalise la sexualité, mais c’est en faisant de ce sujet un véritable tabou que nos sociétés se retrouvent dans des situations alarmantes. Au Maroc, les mères non mariées risquent jusqu’à un an de prison pour “relation sexuelle hors mariage”. L’avortement y est formellement interdit. Et qui en paye le prix? Les 24 bébés qui sont abandonnés chaque jour dans les rues du pays.
À bon entendeur.

SA